Le Courrier de Mantes

La vallée de la Mauldre sous les eaux

Mercredi matin, Maule, Aulnay-sur-Mauldre et Nézel se sont réveillés sous les eaux. La rivière a largement débordé et a rendu certaines rues inaccessib­les aux voitures.

- Kevin Burlot

Certaines scènes observées mercredi matin à Maule, Aulnay-sur-Mauldre et Nézel rappellent les photos prises il y a un siècle lors de la crue centennale. À Nézel, le village a été coupé en deux. Plus aucun véhicule ne pouvait circuler sur la rue principale et les habitants essayaient tant bien que mal de repousser l’eau en construisa­nt digues et autres barrages… en vain la plupart du temps. À Aulnay-sur-Mauldre, où l’école est fermée depuis hier, l’inquiétude des habitants s’est confirmée. La Mauldre a bondi de son lit pour envahir le centre du village et la circulatio­n y était impossible. Enfin à Maule, le parking du supermarch­é Franprix était complèteme­nt noyé et les rares voitures qui y stationnai­ent à moitié englouties. Toutes les écoles de la commune ont été fermées. Nombreux étaient les badauds, qui, appareil photo ou smartphone à la main, immortalis­aient un stade dans lequel on aurait pu jouer au water-polo ou bien le bruyant et furieux débit de la Mauldre, qui coule sous les ponts à une vitesse rarement observée.

Parka et bottes en caoutchouc

« Je n’ai jamais vu ça en 40 ans »,

reconnaît Annie, une ancienne Mauloise. Elle habite rue du Ponceau, où on ne peut circuler qu’en véhicule tout terrain. Sur quelques dizaines de mètres, l’eau a rendu le goudron invisible. De sa terrasse, une voisine regarde dépitée son garage à moitié immergé. Plus loin, une pompe recrache l’eau qui a cette fois envahi une cave. À l’entrée de la rue, Karine veille à ce qu’aucune voiture ne s’y risque. Elle est officier de police judiciaire. En congé aujourd’hui, elle a voulu venir aider

de la police municipale.

»,

« Certains n’avaient pas été relayés depuis 2 heures du matin. Pour moi, c’est normal de venir donner un coup de main. Ce soir, je vais aussi mettre mon logement à dispositio­n pour héberger des gens dont la maison est inondée », « ses collègues

précise la policière, parka sur le dos et chaussée de bottes en caoutchouc.

La solidarité s’organise aussi à Nézel où les voisins construise­nt ensemble avec ce qu’ils ont sous la main des barrages censés protéger leur maison. Un habitant de la rue principale demande à un ami :

« Je ne sais pas si on met la bâche avant les pierres, ou derrière ? Qu’est-ce que tu en penses ? »

Il n’aura qu’un haussement d’épaule et un soupir en guise de réponse. Dehors, des retraités côtoient des mères de famille et des enfants, les seuls à être amusés par la situation.

« Oui, oui, j’aimerais bien que tu rentres. Bah oui, maintenant »,

ordonne à son mari une habitante alors qu’elle patauge au milieu de la route. D’autres, le regard ahuri, observent cette scène irréelle depuis leur fenêtre.

À Aulnay aussi les images sont impression­nantes. À l’entrée du village, impossible de rejoindre la mairie ou l’école sans se mouiller. Un petit groupe d’habitants s’est réuni autour d’une élue.

« On va remettre la barrière »,

dit celle-ci quand elle voit un 4x4 tenter puis renoncer de traverser une rue complèteme­nt inondée. Certains essayaient tout de même de se rassurer en se répétant que le niveau de l’eau baissait dans les rues.

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