Professeurs à bout de nerfs
Jeudi dernier, le personnel enseignant du collège Georges-Pompidou était en grève pour réclamer une solution dans le conflit qui l’oppose à la conseillère principale d’éducation depuis plus de treize ans.
À bout d’arguments, après plus de dix ans de combat pour être enfin entendu par sa hiérarchie, le personnel enseignant du collège Georges-Pompidou a lancé un mouvement de grève, jeudi dernier. Trois jours plus tôt, le conseil d’administration de l’établissement avait déjà dû être annulé, faute de quorum, suite à la démission, une semaine auparavant, de l’ensemble des enseignants élus (titulaires et suppléants). Les deux associations de parents d’élèves, solidaires de l’action des professeurs, ont également refusé de siéger.
Comment en est-on arrivé là ? Les enseignants dénoncent une communication coupée entre eux et la conseillère principale d’éducation (CPE) depuis plus de dix ans. Une situation devenue intolérable. Désarroi, souffrance, colère, sentiment d’abandon, démotivation… Ils attendent aujourd’hui des
solutions, et vite ! « Nous sommes dans l’impossibilité de travailler dans un climat serein, confie l’un des professeurs. Ici, il n’y a pourtant pas de culture de la grève. Mais ça ne peut plus durer ! Nos démarches depuis plus de dix ans auprès de la direction académique restent vaines. Il y a eu une visite de l’inspection et même un audit mais rien ne
se passe. On gagne toujours du temps, nous assurant que la situation est à l’étude… »
Les associations de parents d’élèves sont associées aux démarches du corps enseignant depuis un peu plus d’un an. « Ce n’est pas le professionnalisme de la CPE qui est en cause mais son comportement, souligne la représentante de la FCPE. On n’avait rien vu venir, mais on
sentait bien que l’ambiance générale se détériorait, qu’il y avait de la démotivation chez les enseignants. Cette année, il n’y a, par exemple, pas eu de voyage à l’étranger pour les élèves de 3e. Il n’y a plus, aussi, d’animations au foyer socioéducatif. Ce sont nos enfants qui en souffrent et c’est la raison pour laquelle nous voulons aussi que cette situation soit réglée. » « Pour que nos enfants se sentent bien, il faut que les enseignants se sentent bien, poursuit le représentant de Papier Crayon, la seconde association de parents d’élèves. Si le problème, c’est la CPE, il doit être réglé. »
Jeudi, 28 enseignants, sur les 32 devant assurer des cours ce jour-là, et 5 auxiliaires de vie scolaire étaient grévistes. « Communication coupée, profs abandonnés, envie de solutions », pouvait-on lire sur la banderole accrochée aux grilles du collège. « Le problème doit être réglé pour la
rentrée de septembre, exige l’un des porte-parole des professeurs. Nous n’avons pas la volonté de nuire. Nous voulons juste travailler dans de bonnes conditions. »
Communication coupée avec la CPE La direction académique sourde