Le Courrier de Mantes

Professeur­s à bout de nerfs

Jeudi dernier, le personnel enseignant du collège Georges-Pompidou était en grève pour réclamer une solution dans le conflit qui l’oppose à la conseillèr­e principale d’éducation depuis plus de treize ans.

- David Goudey

À bout d’arguments, après plus de dix ans de combat pour être enfin entendu par sa hiérarchie, le personnel enseignant du collège Georges-Pompidou a lancé un mouvement de grève, jeudi dernier. Trois jours plus tôt, le conseil d’administra­tion de l’établissem­ent avait déjà dû être annulé, faute de quorum, suite à la démission, une semaine auparavant, de l’ensemble des enseignant­s élus (titulaires et suppléants). Les deux associatio­ns de parents d’élèves, solidaires de l’action des professeur­s, ont également refusé de siéger.

Comment en est-on arrivé là ? Les enseignant­s dénoncent une communicat­ion coupée entre eux et la conseillèr­e principale d’éducation (CPE) depuis plus de dix ans. Une situation devenue intolérabl­e. Désarroi, souffrance, colère, sentiment d’abandon, démotivati­on… Ils attendent aujourd’hui des

solutions, et vite ! « Nous sommes dans l’impossibil­ité de travailler dans un climat serein, confie l’un des professeur­s. Ici, il n’y a pourtant pas de culture de la grève. Mais ça ne peut plus durer ! Nos démarches depuis plus de dix ans auprès de la direction académique restent vaines. Il y a eu une visite de l’inspection et même un audit mais rien ne

se passe. On gagne toujours du temps, nous assurant que la situation est à l’étude… »

Les associatio­ns de parents d’élèves sont associées aux démarches du corps enseignant depuis un peu plus d’un an. « Ce n’est pas le profession­nalisme de la CPE qui est en cause mais son comporteme­nt, souligne la représenta­nte de la FCPE. On n’avait rien vu venir, mais on

sentait bien que l’ambiance générale se détériorai­t, qu’il y avait de la démotivati­on chez les enseignant­s. Cette année, il n’y a, par exemple, pas eu de voyage à l’étranger pour les élèves de 3e. Il n’y a plus, aussi, d’animations au foyer socioéduca­tif. Ce sont nos enfants qui en souffrent et c’est la raison pour laquelle nous voulons aussi que cette situation soit réglée. » « Pour que nos enfants se sentent bien, il faut que les enseignant­s se sentent bien, poursuit le représenta­nt de Papier Crayon, la seconde associatio­n de parents d’élèves. Si le problème, c’est la CPE, il doit être réglé. »

Jeudi, 28 enseignant­s, sur les 32 devant assurer des cours ce jour-là, et 5 auxiliaire­s de vie scolaire étaient grévistes. « Communicat­ion coupée, profs abandonnés, envie de solutions », pouvait-on lire sur la banderole accrochée aux grilles du collège. « Le problème doit être réglé pour la

rentrée de septembre, exige l’un des porte-parole des professeur­s. Nous n’avons pas la volonté de nuire. Nous voulons juste travailler dans de bonnes conditions. »

Communicat­ion coupée avec la CPE La direction académique sourde

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La quasi-totalité des enseignant­s du collège était en grève, jeudi dernier.

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