Les Passeurs revisitent les classiques
Dans la plus pure tradition des tréteaux et de la commedia dell’arte, le spectacle offert samedi soir à la Bergerie, marquera les esprits, c’est certain !
Pour être gentilhommes, ils n’en sont pas moins hommes. Ce que ne manquent pas de démontrer Protée et Valentin, qui sont l’un, inconstant et léger, et l’autre, amoureux et fidèle. L’histoire, on la connaît ou bien alors, il faut aller la découvrir vite : deux amis sont conduits à se rendre à Milan. L’un y retrouvera son amour, l’autre y perdra le sien. Au détour, ils vivront de rocambolesques péripéties, dévoilant la cour, les manigances, mais aussi la beauté et les sentiments purs. Au palmarès des oeuvres de William Shakespeare, c’est ce qui se ferait de plus abordable.
Mise en scène par Carlos Boso - l’un des fondateurs de l’aidas, académie internationale des arts du spectacle -, magistralement interprétée par neuf acteurs amis, formés au jeu comme au chant, à la danse, à l’escrime, au mime,… cette pièce a été représentée plus de 200 fois. Dans les théâtres comme sur les places publiques, tout lieu étant propice quand on a pour envie celle de jouer pour tous, d’apporter au plus grand nombre la découverte des plus célèbres morceaux du répertoire international.
« Pour faire tomber les a priori, donner un théâtre classique et populaire accessible à tous. »
C’est l’ambition de la compagnie des Passeurs, qui s’est montée en 2009 et qui tourne et fait connaître les maîtres (Molière, Feydeau…) et prend beaucoup de plaisir à cela. Ce qui se perçoit. S’imaginaiton seulement que Shakespeare faisait rire ? On rit, dans la salle.
« Et entendre en échos la joie des spectateurs, nous, on adore ça »,
confie à l’issue du spectacle la délicieuse Julia, dont le coeur a été mis à l’épreuve 1h30 durant.
Saltimbanques, les comédiens ce soir étaient dans la parole dont ils se délectent et qu’ils nous ont fait entendre, et dans le geste qu’ils maîtrisent à la perfection.