Les parents d’élèves inquiets pour l’avenir du Conservatoire
Baisse des moyens, départs non remplacés, communication ratée… Le Conservatoire à rayonnement départemental, anciennement ENM, file un mauvais coton. De quoi nourrir des inquiétudes quant à l’avenir de l’établissement culturel.
Avec le départ dans une semaine de son emblématique directeur Thierry Stiegler (lire notre édition du 19 octobre dernier), ceux qui fréquentent l’ENM - ou plutôt le Conservatoire à rayonnement départemental -, se demandent à quelle sauce « leur » école de musique va être mangée.
Situation alarmante
Même si un ou une nouvelle directrice sera nommée d’ici le printemps prochain, et que tout a été « calé » pour que tout fonctionne normalement dans cet intervalle, il est des signes qui ne trompent pas et qui en inquiètent plus d’un.
L’association des parents d’élèves qui répond au doux nom de Tadapoum (T pour théâtre, D pour danse et M pour musique), par la voix de Sandrine Guyet sa présidente, tire déjà la sonnette d’alarme : « L’École Nationale de Musique de Mantes-en-Yvelines, devenue Conservatoire à rayonnement départemental, a été largement soutenue du temps de la Camy. Mais les choses ont bien changé, et on assiste au départ, les uns
après les autres, de tous les hommes qui ont fait de l’ENM ce qu’elle est aujourd’hui. »
En effet, ce grand projet était un véritable pari lancé par Dominique Braye lorsqu’il était
à la tête de la Camy. « Paul Martinez a pris la suite et a affirmé son soutien à l’établissement en lui donnant les moyens nécessaires. Dans le
même temps, Denis Andreolety, adjoint à la culture à Magnanville, est parti en retraite, ainsi qu’André Sylvestre, vice-président en charge de la culture à la Camy… Cela fait beaucoup en peu de temps. »
Avec la diminution des aides aux collectivités locales, le budget de l’ENM est devenu
difficile à gérer. « La responsable du service communication a changé d’affectation. Aujourd’hui, ce service, chargé notamment de la communication, bien sûr, mais aussi des contrats des artistes qui viennent se produire, gère la logistique et s’assure que tout est en place comme il le faut sur le plateau, manque de
bras », poursuit Sandrine Guyet. Après avoir maintenu tant bien que mal le cap, l’essoufflement est bien là… Diminution des moyens
Du coup, pour l’instant, le site internet n’a pas été mis à jour et apparaît encore sous la bannière « Camy », et, pire, aucune plaquette annonçant la saison culturelle n’a été imprimée. « Comment voulez-vous que le public vienne s’il ne sait pas ce que nous proposons ? », interroge la présidente de Tadapoum. L’association a envoyé un courrier il y a deux semaines au président du GPS&O, Philippe Tautou, et à Cécile ZammitPopescu, en charge de la culture à la communauté urbaine. Pour l’instant, point de réponse.
Aujourd’hui, et avec les changements que provoque l’entrée du territoire dans le giron de GPS&O, « on voit clairement les moyens diminuer ». « Avant, toutes les sorties organisées par l’ENM étaient financées par la Camy. Aujourd’hui, c’est l’association qui doit tout payer. On a même dû payer les tickets d’entrée
au théâtre de Saint-Quentin aux professeurs ! », s’étonne Sandrine Guyet.
Du côté de l’enseignement artistique dispensé aux élèves, l’avenir semble aussi s’assombrir : « Cette année, nous avons appris qu’il n’y aura plus de directeur d’études. Cette personne est importante car elle joue le rôle du professeur principal. C’est elle qui oriente l’élève, et lui donne des conseils lorsqu’il en a besoin. » Même si Thierry Stiegler s’est engagé à ce que les choses puissent fonctionner sans que ce rôle ne soit tenu cette saison, il semble évident que quelque chose tourne moins rond qu’avant au conservatoire. « Même la personne qui s’occupait de la médiathèque est partie. Son poste n’a jamais
été remplacé. » Résultat, elle ouvre beaucoup moins souvent qu’avant.
Véritable Rolls Royce de l’enseignement artistique, ce conservatoire sera-t-il mis en danger par les nouvelles politiques menées sur le territoire ? Leurs locataires n’ont pas du tout envie d’y croire…