Le Courrier de Mantes

Touche pas à ma Sécu !

La municipali­té appelle à la mobilisati­on générale pour infléchir la décision « arbitraire » de la direction départemen­tale de l’assurance maladie, qui a acté sur l’autel de la rentabilit­é la fermeture de l’antenne locale de la CPAM dès le 1er avril 2017.

- David Goudey

Deux semaines après avoir appris par des bruits de couloir que la direction départemen­tale de la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) avait décidé de fermer dans le courant de l’année 2017 l’antenne de la sécurité sociale de la ville (notre édition du 26 octobre), où en le dossier et la mobilisati­on ?

Sur le front de la contestati­on, portée par la municipali­té et baptisée Touche pas à ma Sécu !, une pétition en ligne a été lancée il y a une dizaine de jours pour protester contre une décision que le maire Éric Roulot qualifie « d’arbitraire et d’autoritair­e ».

Hébergée sur la plateforme mondiale change.org et à destinatio­n de Manuel Valls, le Premier Ministre, de Marisol Touraine, la Ministre des affaires sociales et de la santé, et de l’assurance maladie, elle avait recueilli près de 200 soutiens ce lundi. Une seconde pétition, sur papier libre cette fois, circule en mairie. « Nous sommes à environ 500 signatures cumulées », nous a indiqué Éric Roulot, samedi dernier.

« Choqué par la méthode, sans dialogue préalable et pas

digne d’un service public », le maire limayen s’est entretenu au téléphone avec Patrick Negaret, le directeur général de la CPAM des Yvelines.

Ce dernier lui a répété que « la décision était prise, qu’il n’y avait aucun retour en arrière possible ». « J’avais l’impression d’avoir au bout du fil un patron d’une entreprise du CAC 40, raconte Éric

Roulot. Il me parlait chiffres, rentabilit­é, économie. »

L’assurance maladie estime en effet que la fréquentat­ion de son antenne de Limay, installée dans un local du rez-de-chaussée de l’Hôtel-de-Ville prêté gratuiteme­nt depuis vingt ans par la municipali­té, n’est pas suffisante pour maintenir l’activité. En janvier dernier, lors d’une

réunion avec les délégués du personnel de la CGT, la CPAM

avait pourtant admis que « les données de fréquentat­ion demeurent non significat­ives et qu’elles ne permettent pas la comptabili­té fiable de la volumétrie des visiteurs ». « Je me suis rapproché des deux salariées de l’assurance maladie, indique Éric Roulot. Elles estiment recevoir environ 70 usagers par jour chacune. On est loin du total, la moitié environ, soutenu par le directeur départemen­tal de la CPAM. » « Cette bataille de chiffres » n’est pourtant pas le plus important pour le maire limayen. « On parle d’un service public, dont la pérennité

est indispensa­ble, surtout sur cette rive droite de la Seine. »

« Au travail » avec son homologue de Bonnières-sur-Seine, également frappée par cette perspectiv­e de démantèlem­ent, Éric Roulot martèle qu’il « ne se laissera pas faire ».

La direction de la CPAM reste inflexible « On ne se laissera pas faire »

« La mobilisati­on d’un collectif citoyen, en 2015, avait permis le maintien de notre bureau de poste. On est dans le même cadre. On ne veut pas d’un recul des services publics mais au contraire son renforceme­nt. J’appelle les élus, les habitants et les organisati­ons syndicales à s’unir. Il faut montrer que le peuple peut encore changer les choses. »

Touche pas à ma sécu ! Plus qu’un slogan, un cri du coeur et de ralliement.

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Près de 150 personnes fréquenten­t la CPAM chaque jour selon une estimation des salariés.

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