Touche pas à ma Sécu !
La municipalité appelle à la mobilisation générale pour infléchir la décision « arbitraire » de la direction départementale de l’assurance maladie, qui a acté sur l’autel de la rentabilité la fermeture de l’antenne locale de la CPAM dès le 1er avril 2017.
Deux semaines après avoir appris par des bruits de couloir que la direction départementale de la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) avait décidé de fermer dans le courant de l’année 2017 l’antenne de la sécurité sociale de la ville (notre édition du 26 octobre), où en le dossier et la mobilisation ?
Sur le front de la contestation, portée par la municipalité et baptisée Touche pas à ma Sécu !, une pétition en ligne a été lancée il y a une dizaine de jours pour protester contre une décision que le maire Éric Roulot qualifie « d’arbitraire et d’autoritaire ».
Hébergée sur la plateforme mondiale change.org et à destination de Manuel Valls, le Premier Ministre, de Marisol Touraine, la Ministre des affaires sociales et de la santé, et de l’assurance maladie, elle avait recueilli près de 200 soutiens ce lundi. Une seconde pétition, sur papier libre cette fois, circule en mairie. « Nous sommes à environ 500 signatures cumulées », nous a indiqué Éric Roulot, samedi dernier.
« Choqué par la méthode, sans dialogue préalable et pas
digne d’un service public », le maire limayen s’est entretenu au téléphone avec Patrick Negaret, le directeur général de la CPAM des Yvelines.
Ce dernier lui a répété que « la décision était prise, qu’il n’y avait aucun retour en arrière possible ». « J’avais l’impression d’avoir au bout du fil un patron d’une entreprise du CAC 40, raconte Éric
Roulot. Il me parlait chiffres, rentabilité, économie. »
L’assurance maladie estime en effet que la fréquentation de son antenne de Limay, installée dans un local du rez-de-chaussée de l’Hôtel-de-Ville prêté gratuitement depuis vingt ans par la municipalité, n’est pas suffisante pour maintenir l’activité. En janvier dernier, lors d’une
réunion avec les délégués du personnel de la CGT, la CPAM
avait pourtant admis que « les données de fréquentation demeurent non significatives et qu’elles ne permettent pas la comptabilité fiable de la volumétrie des visiteurs ». « Je me suis rapproché des deux salariées de l’assurance maladie, indique Éric Roulot. Elles estiment recevoir environ 70 usagers par jour chacune. On est loin du total, la moitié environ, soutenu par le directeur départemental de la CPAM. » « Cette bataille de chiffres » n’est pourtant pas le plus important pour le maire limayen. « On parle d’un service public, dont la pérennité
est indispensable, surtout sur cette rive droite de la Seine. »
« Au travail » avec son homologue de Bonnières-sur-Seine, également frappée par cette perspective de démantèlement, Éric Roulot martèle qu’il « ne se laissera pas faire ».
La direction de la CPAM reste inflexible « On ne se laissera pas faire »
« La mobilisation d’un collectif citoyen, en 2015, avait permis le maintien de notre bureau de poste. On est dans le même cadre. On ne veut pas d’un recul des services publics mais au contraire son renforcement. J’appelle les élus, les habitants et les organisations syndicales à s’unir. Il faut montrer que le peuple peut encore changer les choses. »
Touche pas à ma sécu ! Plus qu’un slogan, un cri du coeur et de ralliement.