Le Courrier de Mantes

La barbière de sa ville

Le salon de coiffure « Sylvie De Launay » propose depuis mars un service de barbier. Inès est devenue une experte dans le maniement du blaireau et du coupe-choux.

- David Goudey

L’activité représente aujourd’hui 20 % du chiffre d’affaire du salon et a permis la création d’un emploi supplément­aire.

Lorsque Gilles FortierDur­and a imaginé, « pour suivre la mode et répondre à la demande de certains

clients », lancer un service de barbier dans le salon « Sylvie De Launay », ce n’est pas Figaro, l’immortel Barbier de Séville de Beaumarcha­is, qui s’y est collé mais… sa fille, Inès, coiffeuse et visagiste depuis huit ans.

Après une formation intense au CFA de Versailles, avec papa Gilles comme cobaye, la jeune femme de 24 ans, domiciliée à Mantes-la-Ville, a pris ses quartiers dans une salle annexe du salon - qui servait jusque-là d’espace détente - pour raser à l’ancienne (crâne compris), tailler et sculpter - « et même

teindre parfois » - la barbe de ces messieurs. Elle revendique aujourd’hui une quinzaine de clients par jour et « pas un seul

accident ». On vient désormais de Saint-Germain-en-Laye ou Versailles pour profiter de son expertise dans le maniement du blaireau, du coupe-choux (le rasoir artisanal) et de la tondeuse.

Serviette chaude et huiles (pour détendre la peau), pierre d’alun (pour cicatriser et refermer les pores), cire pour coiffer la barbe et bientôt un épilateur à la cire (pour les poils disgracieu­x des pommettes)… Ici, confortabl­ement allongé dans son siège, le « patient », est choucouté. « Il

y en a qui s’endorme, sourit Inès, qui s’est prise de passion pour ce nouveau métier. C’est

un autre contact, différent de la coiffure. C’est aussi une autre mise en beauté. En plus, les hommes sont plus ouverts. Ils aiment qu’on s’occupe d’eux, qu’on leur donne des conseils. »

Un vrai moment de détente

L’activité marche du tonnerre et un second coiffeur du salon va bientôt entrer en formation pour épauler Inès, qui n’a pas pour autant abandonner ses ciseaux, sa brosse, son sèche-cheveux et ses shampoings. « Il m’arrive d’avoir des clients à qui je

coupe aussi les cheveux », indique d’ailleurs la jeune femme.

Quatre services, de 10 à 25 euros selon le type de travail (simple entretien, avec ou sans soins, rasage complet), sont proposés. Parfois, d’ailleurs, c’est madame qui pousse la porte du salon pour prendre rendez-vous sans en aviser son époux. « C’est une idée de cadeau originale nous disent-elles, raconte Gilles

Fortier-Durand. Le cadre est propice à un vrai moment de détente. Et comme le barbier est une femme, le charme opère. »

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Gilles Fortier-Durand ne portait pas la barbe jusque-là. Il a été le premier cobaye de sa fille Inès.

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