Le Courrier de Mantes

L’action sociale, un cheval de bataille

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Pas facile, lorsqu’on habite un petit village, de cacher aux autres ses difficulté­s quotidienn­es, surtout quand elles sont d’ordre social ou financier. À Septeuil, pousser la porte du centre communal d’action sociale (CCAS) était ainsi devenu quelque chose de « honteux » assure Valérie Rivière, l’épouse du maire, l’une des trois personnes (dont deux bénévoles) à gérer la structure. « Il y avait des gens terrorisés à l’idée qu’on parle d’eux sur la place du village. Ici, c’est radio-poussettes. »

Confidenti­alité

En quelques mois, dans la foulée de l’élection d’une nouvelle majorité municipale en 2014, le CCAS a pourtant réussi la gageure d’installer un climat de confiance avec les habitants les plus démunis. « La clé, c’est la confidenti­alité, souligne Martine Planques, ex-cadre de santé à l’APHP. Il faut avoir beaucoup d’empathie, ne pas juger mais aussi parfois les secouer et avoir le recul nécessaire pour ne pas se laisser envahir par l’émotion que des

cas peuvent susciter, même si ce n’est pas facile. » « On s’est battus en commission pour qu’aucune identité ne soit divulguée. Même le maire ne connaît pas les noms », ajoute Valérie Rivière. Et ça marche ! « Trop longtemps endormi et pas vraiment organisé comme il l’aurait fallu », juge le maire Dominique Rivière, le CCAS traite actuelleme­nt une vingtaine de dossiers et gère un budget de 40 000 euros. « La moitié finance des bons alimentair­es, c’est là que la demande est la plus forte. On a aussi aidé des jeunes à passer le BAFA. Chaque cas est particulie­r. Il y a des retraités, beaucoup, mais aussi des gens devant faire face à un divorce ou à une perte d’emploi. Souvent, c’est d’abord l’aide morale, le soutien, qu’ils viennent chercher. » Et aussi un peu de bonne humeur, surtout lorsque Charlie, le perroquet de Valérie Rivière, est dans les parages. « Il est un peu devenu la mascotte ici. » Le CCAS a aussi réussi à

recréer des liens avec les différente­s associatio­ns humanitair­es basées à Houdan (Restos du Coeur, Croix-Rouge…) et à faire venir deux fois par semaine une assistante sociale. Confronté à une paupérisat­ion galopante, le CCAS aimerait devenir un vrai pôle social pour l’ensemble des communes alentours (Mulcent, Courgent…). Parce qu’il y a encore beaucoup à faire. « Nos victoires, c’est quand les gens s’en sortent », concluent Valérie Rivière et Martine Planques. Da. G.

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Valérie Rivière (à gauche) et Martine Planques sont les chevilles ouvrières du centre communal d’action sociale, dont Charlie, un perroquet, est rapidement devenu la mascotte.

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