CINQ QUESTIONS AU DOCTEUR COUDERT
Le Dr Benoît Coudert est responsable du Département Santé Publique du centre hospitalier intercommunal de Meulan-Les Mureaux, à l’initiative de l’opération Hypno-stop.
1. Comment le projet Hypno-Stop est-t-il né ? Lorsque le ministère de la Santé a lancé l’opération Mois(s) sans tabac, nous avons voulu rebondir et avec le Dr Simon spécialiste de l’hypnothérapie à l’hôpital intercommunal, nous avons eu l’idée de lier cette campagne à des séances d’hypnothérapie. Ce qui est intéressant dans ce projet c’est qu’il s’appuie sur une opération parfaitement relayée au niveau national dans les médias. Les gens adhèrent au projet et nous apportons le petit plus dans une action concrète.
2. Hypno-stop comment ça marche ? Dans l’arrêt du tabac, il y a plusieurs outils. La Haute Autorité de Santé recommande fortement des substituts nicotiniques et dit que l’hypnose peut marcher. Nous lions les deux. Ce n’est pas une garantie absolue d’arrêter de fumer. Le plus important, c’est la volonté et la motivation du patient. L’hypnose marche bien parce que les personnes qui s’inscrivent sont réceptives à l’hypnose. Nous avons mis en place un cycle de trois rendez-vous. Nous commençons par une consultation d’aide au sevrage qui permet de vérifier la motivation et qui rassure les gens. On centre beaucoup sur le fait que c’est le patient qui veut arrêter de fumer, et nous sommes là pour l’aider. Les deux autres séances sont consacrées à l’hypnothérapie. C’est l’hypnose des patients. Nous ne sommes pas dans l’autohypnose. Cependant les hypnothérateupes vont utiliser des techniques qui font que ce sont les gens qui s’hypnotisent. En terme médical, ils seront sous hypnose, mais il n’y aura pas de phénomène de perte de conscience.
Nous allons travailler sur les images positives de l’arrêt du tabac.
3. Comment l’équipe qui suivra les patients est-elle constituée ? C’est une équipe médicale pluridisciplinaire comprenant des médecins, des psychologues, des professionnels de santé tous formés à l’hypnothérapie. Durant le cycle, les patients auront toujours le même thérapeute.
4. Comment expliquez-vous le succès que rencontre Hypno-stop ? Nous sommes très aidés par le relais du (M)ois sans tabac. Les gens en entendent parler à la télé, à la radio, sur les réseaux sociaux. Ils viennent s’inscrire à plusieurs, amis, collègues de travail. Je pense aussi que l’hypnose comme mode de thérapie joue aussi sur le succès de notre initiative. Il y a beaucoup de reportages à la télé. Il y a peut-être un phénomène de curiosité.
5. Et l’après Hypno-stop ? En plus des trois séances, tous les participants bénéficieront d’un suivi téléphonique de un mois à six mois. Les consultations de tabacologie et d’hypnothérapie ne se limitent pas au mois de novembre et décembre. Elles fonctionnent toute l’année. Les patients qui souhaitent arrêter de fumer peuvent y avoir recours quand ils se sentent prêts pour cette démarche.