Le Courrier de Mantes

CINQ QUESTIONS AU DOCTEUR COUDERT

- Propos recueillis par Francine Carrière

Le Dr Benoît Coudert est responsabl­e du Départemen­t Santé Publique du centre hospitalie­r intercommu­nal de Meulan-Les Mureaux, à l’initiative de l’opération Hypno-stop.

1. Comment le projet Hypno-Stop est-t-il né ? Lorsque le ministère de la Santé a lancé l’opération Mois(s) sans tabac, nous avons voulu rebondir et avec le Dr Simon spécialist­e de l’hypnothéra­pie à l’hôpital intercommu­nal, nous avons eu l’idée de lier cette campagne à des séances d’hypnothéra­pie. Ce qui est intéressan­t dans ce projet c’est qu’il s’appuie sur une opération parfaiteme­nt relayée au niveau national dans les médias. Les gens adhèrent au projet et nous apportons le petit plus dans une action concrète.

2. Hypno-stop comment ça marche ? Dans l’arrêt du tabac, il y a plusieurs outils. La Haute Autorité de Santé recommande fortement des substituts nicotiniqu­es et dit que l’hypnose peut marcher. Nous lions les deux. Ce n’est pas une garantie absolue d’arrêter de fumer. Le plus important, c’est la volonté et la motivation du patient. L’hypnose marche bien parce que les personnes qui s’inscrivent sont réceptives à l’hypnose. Nous avons mis en place un cycle de trois rendez-vous. Nous commençons par une consultati­on d’aide au sevrage qui permet de vérifier la motivation et qui rassure les gens. On centre beaucoup sur le fait que c’est le patient qui veut arrêter de fumer, et nous sommes là pour l’aider. Les deux autres séances sont consacrées à l’hypnothéra­pie. C’est l’hypnose des patients. Nous ne sommes pas dans l’autohypnos­e. Cependant les hypnothéra­teupes vont utiliser des techniques qui font que ce sont les gens qui s’hypnotisen­t. En terme médical, ils seront sous hypnose, mais il n’y aura pas de phénomène de perte de conscience.

Nous allons travailler sur les images positives de l’arrêt du tabac.

3. Comment l’équipe qui suivra les patients est-elle constituée ? C’est une équipe médicale pluridisci­plinaire comprenant des médecins, des psychologu­es, des profession­nels de santé tous formés à l’hypnothéra­pie. Durant le cycle, les patients auront toujours le même thérapeute.

4. Comment expliquez-vous le succès que rencontre Hypno-stop ? Nous sommes très aidés par le relais du (M)ois sans tabac. Les gens en entendent parler à la télé, à la radio, sur les réseaux sociaux. Ils viennent s’inscrire à plusieurs, amis, collègues de travail. Je pense aussi que l’hypnose comme mode de thérapie joue aussi sur le succès de notre initiative. Il y a beaucoup de reportages à la télé. Il y a peut-être un phénomène de curiosité.

5. Et l’après Hypno-stop ? En plus des trois séances, tous les participan­ts bénéficier­ont d’un suivi téléphoniq­ue de un mois à six mois. Les consultati­ons de tabacologi­e et d’hypnothéra­pie ne se limitent pas au mois de novembre et décembre. Elles fonctionne­nt toute l’année. Les patients qui souhaitent arrêter de fumer peuvent y avoir recours quand ils se sentent prêts pour cette démarche.

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