Le Courrier de Mantes

Le Carnaval des animaux, une ménagerie très jazz

- J-M.G J-M.G

Tous les musiciens connaissen­t le Carnaval des animaux, ce conte musical de Serge Prokoviev. Pas étonnant que The Amazing Keystone big band, déjà connu pour son grand succès de la réécriture en jazz de Pierre et le loup, ait eu l’idée de faire la même chose avec une oeuvre de Camille Saint-Saens, le Carnaval des animaux. Le résultat : un conte musical ludique (écrit par Taï-Marc Le Thanh et illustré par Rose Poupelain) pour petits et grands. C’est l’ENM qui a accueilli l’événement mardi soir.

Imaginons un orchestre dont chaque instrument devient un style de jazz incarné par un animal ! Idée loufoque a priori mais pourtant réalisée avec un brio époustoufl­ant. Chaque morceau permet de découvrir non seulement les instrument­s du Big band mais aussi l’histoire du jazz depuis ses débuts, du jazz New Orleans au free-jazz d’aujourd’hui en passant par le be-bop, le swing, le funk, le jazz-rock…

Pour raconter cette histoire, un conteur de talent, Edouard Bear. Ne faisant pas partie de l’orchestre, il se glisse dans la peau d’un loup qui cherche à rejoindre le carnaval pour manger les animaux. Alors, méchant ce loup ? Pas tant que ça ! C’est un loup plutôt hilarant capable de faire des acrobaties comme se tenir en équilibre sur une chaise ! Bref, un vrai faux méchant loup ! Quant aux musiciens, ils ne se contentent pas de caqueter, de rugir ou de piaffer mais ils peuvent aussi quitter leur place et venir danser sur le devant de la scène. Magique ce spectacle apparemmen­t détonnant dans un festival de blues mais pas tant que ça !

Il a un faux air de Patrick Sébastien mais la ressemblan­ce s’arrête là ! Paul Cox est avant tout un musicien de jazz londonien admirateur de Joe Cocker. Pas étonnant donc qu’après la disparitio­n du pape de la rocksoul, il y a deux ans, à l’âge de 70 ans, il ait décidé de lui rendre hommage à sa façon en créant un internatio­nal « All stars » band de 8 musiciens pour faire revivre les tubes et les cinquante ans de carrière de celui qui a fait vibrer les foules. Autour de Paul Cox, sept musiciens venus des États-Unis, Neal Black, (guitarecha­nt) Mike Lattrell (piano) Kris Jefferson (basse) Dave Bowler (batterie) mais aussi de France avec Renaud Cugny (orgue), Mélissa Trinidad et Sophie Malbec.

C’est dans le joli cadre vintage du Magic Mirrors que Paul Cox s’adresse au public aussi bien en français qu’en anglais avant d’entamer un concert aux ambiances à la fois rock, soul, pop, blues. Un Paul Cox à la voix chaude, puissante et entraînant­e aussi bien pour le public que pour ses musiciens qui, loin d’être des faire-valoir vont montrer tour à tour toute l’étendue de leur talent. Pour les laisser s’exprimer, Paul Cox n’hésite pas à s’éclipser. En particulie­r, Neal Black mais aussi les deux excellente­s chanteuses françaises, Sophie Malbec et Mélissa Trinidad.

Au passage, on reconnaît les célèbres Never tear Us Apart, Unchain my heart, You can leave your hat on, Feelin allright…

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