Tribunes libres : Cyril Nauth lecteur en avant-première
La majorité FN a-t-elle le droit de répliquer à la tribune libre d’un groupe d’opposition dans le numéro du journal municipal où elle paraît ? La justice, que Monique Brochot et Eric Visintainer menacent de saisir, pourrait être amenée à donner son avis.
Le maire Cyril Nauth est aussi le directeur de la publication du journal municipal, La Note.À ce titre il reçoit, une vingtaine de jours avant parution, les contributions des trois groupes d’opposition. Il est arrivé qu’il y réponde dans la colonne d’à côté, sans attendre le numéro suivant.
« Je m’autorise parfois à répondre à une énormité. »
Dans le numéro de septembre-octobre 2016, c’était manifeste. Le texte de Cyril Nauth répondait directement et explicitement à la tribune d’Ensemble pour Mantes-la-Ville à gauche, le groupe de Monique Brochot, et à celle de Mantes en mouvement, le groupe d’Eric Visintainer.
« C’est arrivé à cinq ou six reprises depuis le début du mandat, évalue Monique Brochot. Je considère qu’il y a rupture d’égalité entre les groupes du conseil municipal puisque le nôtre ne reçoit pas, évidemment, la tribune du maire. Et n’a donc pas la possibilité d’y répondre. » Un échange assez vif a eu lieu au dernier conseil municipal à ce sujet. Monique Brochot a promis : « Cela se réglera au Conseil d’État ! » A quoi le maire a répondu : « Ça ne fera qu’une procédure de plus. » Reconnaissant au passage : « Je m’autorise parfois à répondre à une énormité. Il est hors de question de ne pas y répondre, ou alors je vous demanderais de modifier votre texte. » Eric Visintainer estime que le maire lui a répondu trois ou quatre fois dans les mêmes conditions. « En général, il répond quand mon texte porte sur les finances. Il n’aime pas ça. » L’élu d’opposition considère aussi que le fait d’exiger de recevoir les tribunes libres si longtemps avant parution n’a rien à voir avec les impératifs du bouclage, mais plutôt avec le souci d’entraver le travail de l’opposition. Il réfléchit lui aussi à une saisine du Conseil d’État.