Rembrandt, le maudit
C’est devant une salle municipale comble, comme à chacune de ses conférences sur la vie et l’oeuvre des grands peintres, que Maurice Martin a évoqué Rembrandt Van Rijn, le jeudi 3 novembre dernier.
Né le 15 juillet 1606 à Leyde, près de La Haye (PaysBas), Rembrandt (son prénom) suit des études jusqu’à l’âge de 14 ans. Il affirme déjà une vocation d’artiste. À 20 ans, il reçoit ses premières commandes pour réaliser des portraits de bourgeois et des toiles à caractère religieux.
Peintre incompris de son vivant
La touche est lisse et l’utilisation des couleurs assez classique, même si le clairobscur est déjà très accentué de même que la dramatisation des scènes. Rembrandt réalise parallèlement des autoportraits dans lesquels il affirme un style beaucoup plus libre où, par exemple, le contraste ombre-lumière est de plus en plus amplifié. Cette évolution apparaît également dans Les pèlerins d’Emmaüs ou Le Christ à Emmaüs.
L’achat d’une très grande maison à Amsterdam, qui va bientôt contribuer à sa ruine, et une série de deuils familiaux (sa mère puis trois de ses enfants et enfin celui de son épouse adorée, Saskia) bouleversent la vie de l’artiste.
En 1642, l’année de la disparition de Saskia, Rembrandt atteint pourtant l’apogée de sa carrière avec la réalisation de La ronde de nuit, une commande, exposée aujourd’hui à Amsterdam et considérée comme un chefs-d’oeuvre.
Le tableau suscite pourtant à l’époque de sévères critiques. L’artiste est accusé d’avoir trop laissé libre cours à son imagination et de s’être écarté de la commande qui lui avait été faite. Le Néerlandais n’en continue pas moins de créer et d’imposer sa différence. Il s’essaiera même à la gravure et à la peinture de paysage.
Oublié, incompris, critiqué et même jugé démodé, il meurt dans la misère en 1669, désespéré par la disparition de son dernier fils, un an plus tôt. Il faudra attendre le milieu du XIXe siècle pour que sa peinture soit consacrée, autant par les romantiques que par les esprits modernes, qui ont enfin compris ses audaces.