Le Courrier de Mantes

Communauté­s de communes : dans six semaines la fusion

La communauté des Portes de l’Ile-de-France (CCPIF) et celle du Plateau de Lommoye (CCPL) ne seront plus qu’une le 1er janvier. La représenta­tion des communes au sein de la nouvelle entité a parfois fait débat.

- C.C.

Fusion ou absorption ? En apparence, tout se passe comme si la communauté des Portes de l’Ile-de-France s’apprêtait à croquer le Plateau de Lommoye. Car la nouvelle collectivi­té s’appellera… communauté des Portes de l’Ile-de-France. Elle sera logée rue Solange-Boutel à Freneuse, siège de l’actuelle CCPIF. Dont le président, Michel Obry, a fait savoir aux autres maires qu’il briguerait la présidence de la future entité. « Il s’agit bien d’une fusion et pas d’une intégratio­n de l’une dans l’autre », corrige le maire de Bréval Thierry Navello, aujourd’hui à la tête de la plus grosse commune de la CCPL. Certains élus voulaient que la communauté nouvelle prenne un nom nouveau. Michel Obry n’y était pas favorable.

Un seul représenta­nt pour les villages

Quelle sera la représenta­tion des communes dans le futur conseil de trente-sept membres ? Les maires des dixneuf communes sont convenus le 19 juillet dernier, lors d’une réunion préparatoi­re à la fusion, de ne pas conclure d’accord local. « Cela n’aurait pas eu d’intérêt, tranche Thierry Navello, puisqu’un tel accord ne se serait fait qu’au bénéfice des communes les plus peuplées. » Bréval aura trois représenta­nts au conseil de la CCPIF, contre quatre aujourd’hui à la CCPL.

Alors que les petites communes du plateau comptent aujourd’hui deux représenta­nts dans leur communauté, elles n’en auront qu’un seul à la CCPIF.

Dans les conseils municipaux appelés à se prononcer sur les statuts de la future communauté, ça n’est pas passé tout seul. Ainsi le conseil municipal de Jeufosse a-t-il « désapprouv­é », le 12 septembre, « le nombre de conseiller­s communauta­ires élus » : « La procédure de droit commun n’est pas favorable aux petites communes qui se retrouvent avec un seul représenta­nt au lieu de trois », a dit Jeufosse. Au conseil municipal de Bonnières, l’opposition a argumenté, en vain, en faveur d’un accord local augmentant « de 25 %

le nombre de conseiller­s ».

Cet accord aurait permis « une meilleure représenta­tion des communes, une répartitio­n géographiq­ue équitable [et] le respect de la parité ». Car le futur conseil sera majoritair­ement composé de maires, et donc surtout d’hommes.

« Au moins, avec la CCPIF, nous resterons à une échelle proche de nos communes rurales, explique de son côté

le maire de Saint-Illiers-la-Ville

Jean-Louis Fournier. Les communes de moins de 500 habitants n’auraient pas eu voix au chapitre au GP&SO, dans un ensemble de 400 000 habitants. Nous n’avons pas du tout les mêmes préoccupat­ions que cette communauté urbaine. »

Le nombre de vice-présidents, qui sera fixé par le futur conseil, ne sera pas supérieur à onze. « Aujourd’hui, dans la CCPIF,

observe un élu du plateau, tous les maires sont vice-présidents, et tous perçoivent les indemnités afférentes. » On peut compter sur les communes de la CCPL pour revendique­r, elles aussi, un certain nombre

de postes.

Dans les discussion­s entre les deux communauté­s, des maires de la CCPL ont plaidé pour que la voirie devienne une compétence communauta­ire. L’un d’eux

explique : « A la CCPL, c’était pratique, chaque commune payait au kilomètre de voie intégrée. Les appels d’offres se faisaient au niveau communauta­ire, nous avions de meilleurs prix. » Leur propositio­n n’a pas été retenue : à la CCPIF, une seule route, jusqu’ici, a été jugée d’intérêt communauta­ire. La communauté du Plateau de Lommoye voit aussi disparaîtr­e, à regret, son centre de loisirs. Autre compétence qui disparaît pour les bientôt ex-CCPL : la gestion des espaces verts. Elle était appréciée par les petites communes qui n’ont pas d’employés techniques. Les représenta­nts de ces communes feront, sans aucun doute, entendre leurs revendicat­ions dans le futur conseil.

37 sièges dans le conseil de la nouvelle CCPIF. Bonnières et Freneuse en auront 7 chacune. Bennecourt, Limetz-Villez et Bréval : 3 sièges. Blaru, Gommecourt, Jeufosse, Moisson, PortVillez, Boissy-Mauvoisin, Ménerville, Neauphlett­e, Saint-Illiers-le-Bois, SaintIllie­rs-la-Ville, Lommoye, Cravent, Chaufour-lès-Bonnières, La Villeneuve-enChevrie : 1 siège.

« C’est une fusion, pas une absorption. »

 ??  ?? Le président de la CCPIF Michel Obbry avec l’architecte Séverine Stoffel, sur le toit du nouveau gymnase communauta­ire.
Le président de la CCPIF Michel Obbry avec l’architecte Séverine Stoffel, sur le toit du nouveau gymnase communauta­ire.

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