Zone d’éducation prioritaire : le combat continue
Les professeurs du lycée Rostand ne lâchent rien. Une nouvelle journée de mobilisation contre la sortie de leur lycée de la zone d’éducation prioritaire les a conduits à Paris jeudi dernier. Depuis plusieurs mois, des établissements d’Ile-de-France se mobilisent pour obtenir le classement de leur lycée dans une nouvelle carte élargie de l’Éducation Prioritaire. Deux journées de grève et d’actions, le 29 septembre puis le 11 octobre, ont connu un large succès et montré la détermination des personnels.
Des dizaines de lycées représentées
Des dizaines de lycées étaient représentées jeudi dernier. Une délégation a été reçue pendant la manifestation par des membres de la DEGESCO (Direction générale de l’enseignement scolaire) et de la DGRH (Direction générale des ressources humaines).
« Mais cela n’a rien donné de nouveau : le ministère renvoie au prochain quinquennat une carte d’éducation prioritaire des lycées. Or, pour nous, c’est inacceptable : c’est la ministre qui a organisé discrètement, sans nous le dire, la sortie des lycées de ZEP qui y étaient déjà. »,
explique Vincent Smith, membre de Sud Éducation 78.
C’est par un simple communiqué tombé le 30 septembre sur la clause de sauvegarde, et alors que les syndicats demandaient des clarifications urgentes sur leur avenir face à l’absence d’informations (depuis la refondation de l’éducation prioritaire de 2015, qui n’évoquait plus les lycées) qu’ils ont pris connaissance de cette probable sortie.
« Cette sortie des lycées de l’Éducation Prioritaire va aggraver les inégalités existantes entre les établissements et les élèves, mais aussi dégrader les conditions d’enseignement et de travail des élèves et des personnels. Dans un contexte de crise économique et sociale qui perdure, nous réaffirmons que l’école doit être un des instruments privilégiés de lutte contre les inégalités »,
explique le tract unitaire.
Dans leurs revendications, les personnels réclament notamment la diminution du nombre d’élèves par classe, une dotation spécifique pour les lycées appartenant à cette carte afin de mettre en place des dédoublements en volume conséquent, de développer des projets diversifiés permettant la réussite des élèves, le maintien des avantages spécifiques (primes, bonifications) et leur élargissement à tous les personnels, des équipes pluri-professionnelles renforcées (infirmières, assistantes sociales, personnels de vie scolaire, etc).
Des prochaines journées d’action sont à prévoir le 29 novembre et en janvier, avec le risque de grèves reconductibles cette fois.