Le Courrier de Mantes

Les 8 Départemen­ts s’opposent à la Région

- P.T. (*). La part de la CVAE revenant aux Départemen­ts passerait de 48,5 à 23,5 %, tandis que celle de la Région bondirait de 25 à 50 %.

Tous les conseils départemen­taux opposés à leur région Ile-de-France : le cas de figure est suffisamme­nt atypique pour que l’on y prête attention. Pour avoir négocié un transfert de taxe jusqu’alors perçue par les Départemen­ts afin d’organiser leurs transports publics (la CVAE, remplaçant­e de la taxe profession­nelle), Valérie Pécresse est attaquée sur le plan légal par les uns, et menacée par d’autres de perdre des cofinancem­ents ou, plus rapidement, de ne plus percevoir la contributi­on des Départemen­ts au Syndicat des transports francilien­s (Stif).

Droite et gauche de concert

La situation est très tendue sur le fond comme sur la forme, et même si les présidents de droite affirment qu’il ne s’agit que d’un problème financier et non politique, ils reprochent à leur homologue de la Région de ne pas avoir joué franc jeu avec eux et de ne même pas leur en avoir parlé.

L’unité de la droite et de la gauche sur ce dossier risque de ne guère lui laisser d’autre choix, maintenant, que d’entamer le dialogue. D’autant que Manuel Valls a reconnu que la région capitale n’était

« concernée par aucune des mesures de transfert de l’article 15 la loi NOTRe ».

Pour financer le pass Navigo

L’affaire débute en juin, lorsque le Premier ministre et la présidente de Région signent un protocole afin, notamment, d’équilibrer le budget du pass Navigo à tarif unique mis en place par le président JeanPaul Huchon (PS) mais non financé dans sa totalité : la solution ponctionne aux Départemen­ts - et au bénéfice de la Région - une partie de la CVAE (*)… alors même qu’en Ile-de-France c’est le Stif qui organise les transports, que les Départemen­ts sont déjà contribute­urs (20 M€ annuels pour les Yvelines, 92 M€ pour les Hauts-de-Seine, par exemple) et qu’il n’y a aucun transfert de compétence­s.

Aucun amendement, de droite comme de gauche, n’est parvenu jusqu’alors à modifier le protocole mais un nouvel amendement a été déposé la semaine dernière par la gauche. Dans cette attente, les présidents avancent unis : à Nanterre, Patrick Devedjian parle d’une ;à Bobigny, Stéphane Troussel juge la situation ; à Évry, François Durovray se dit et à Versailles, Pierre Bédier réclame une correction dans le cadre de la discussion budgétaire. Dans les Hauts-de-Seine, les élus menacent Valérie Pécresse d’une question prioritair­e de constituti­onnalité (QPC), et dans les Yvelines, ils refuseront désormais

« arnaque » « choqué » « absurde » « de cofinancer tout nouveau projet d’infrastruc­ture de transport tant que la modificati­on législativ­e n’est pas effectuée »

(lire notre précédente édition). Ils n’inscriront pas non plus au budget 2017 la subvention annuelle au Stif, afin de ne pas financer deux fois son fonctionne­ment, redoutant que les 7M€ ponctionné­s cette année augmentent les années les suivantes. Ils réclament aussi la tenue rapide d’une conférence des financeurs des transports francilien­s, afin

Devedjian crie à l’arnaque

« d’examiner les causes et responsabi­lités du déséquilib­re financier et d’y remédier ».

Un reversemen­t intégral est bien prévu la première année, mais la valeur de la somme étant gelée, les Départemen­ts en arriveraie­nt vite à une lourde ardoise. Affaire à suivre…

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