Le bailleur tend la main aux jeunes
Leurs parents étaient étonnés de les voir dans le quartier, rouleau à la main, en train de repeindre les immeubles. Cinq jeunes des Musiciens ont participé à des travaux de rénovation de façade des bâtiments du bailleur Opievoy ces quatre dernières semaines. En échange de leur travail, ils ne recevront pas de salaire mais une subvention du bailleur pour financer des projets tels que le permis de conduire ou une formation professionnelle.
S’approprier le quartier
C’est avec l’association Tendre la Main (TLM) que l’Opievoy a décidé de travailler. Bien implantée dans le quartier, elle n’a pas eu de mal à identifier les candidats pour le chantier. Sofiane, 18 ans, a tout de suite accepté pour financer son permis. Lassana, 21 ans, lui aussi a été motivé par l’idée. Grâce au chantier, où il a été encadré par une entreprise locale, il a pu passer une formation de conducteur d’engins. « Ce genre d’opérations permet aux gens de mieux s’approprier le quartier. Quand les travaux sont réalisés par des gens du quartier, cela incite plus au respect. Il n’y a d’ailleurs pas eu de dégradations depuis », affirme Fatimata Konte, chargée de développement spécial urbain pour l’Opievoy.
Image du bailleur
Pour l’association TLM, ce genre d’opération permet aux habitants « d’avoir une meilleure image du bailleur ». « C’est aussi une façon d’améliorer le cadre de vie. Les gens le remarquent et réagissent. On a vu certains qui apportaient le petit-déjeuner aux jeunes sur le chantier », se souvient Ali M’Barek, le président. L’association poursuit de cette façon son développement. Après avoir commencé avec le transport de famille aux parloirs des prisons, ils ont aussi créé un volet prévention et c’est maintenant l’insertion qui vient s’ajouter à leur palette. « Ils se structurent, se forment, on a tout intérêt à les soutenir », explique Fatimata Konte, heureuse de pouvoir trouver aux Musiciens un relais comme TLM.