« Assassin’s Creed »
Va-t-on enfin en finir avec la malédiction des jeux vidéo adaptés au cinéma ? Malgré des « Resident Evil » plutôt rigolos et un « Silent Hill » fidèle au matériau d’origine à défaut d’être passionnant, le mariage entre les deux médias n’a jamais été vraiment concluant, même si quelques réalisateurs ont parfois tenté de faire le lien entre eux, à l’image de Doug Liman et son très réussi « Edge of Tomorrow » qui, même sans se baser sur un titre précis, reprenait bon nombre de codes vidéoludiques pour mettre en scène le jour sans fin de Tom Cruise. Quoi qu’il en soit, et en attendant que les chiffres du film en salles viennent confirmer ou infirmer la donne, il y a de quoi être optimiste lorsque l’on voit « Assassin’s Creed ». Issu de la saga du même nom, éditée par Ubisoft depuis 2007, le long métrage est certes loin d’être parfait, mais il ne manque pas de bonnes idées. Parmi elles, le casting emmené par Michael Fassbender, acteur réputé pour son implication et l’intensité de ses performances qui se glisse sous les traits de Callum Lynch, condamné à mort récupéré par une mystérieuse société lui permettant de revivre les souvenirs de son ancêtre en 1492, alors que l’Inquisition espagnole bat son plein. À ses côtés, on retrouve une distribution où se croisent Jeremy Irons et des Français tels qu’Ariane Labed ou Marion Cotillard, qu’il avait déjà côtoyée dans « Macbeth ». Des retrouvailles qui fonctionnent et ne tiennent en rien du hasard puisque Justin Kurzel, réalisateur du film, les avait déjà dirigés dans son adaptation shakespearienne. Toujours capable de plans sublimes pour illustrer son exploration du thème de la violence, sur lequel il se penche depuis ses débuts, l’Australien apparaît comme une bonne pioche tant il offre bien plus qu’un simple enchaînement de meurtres et acrobaties. On regrettera alors que le récit, aux allures de « Da Vinci Code » sur la fin, soit un peu trop brouillon et pas à la hauteur de la mise en scène, mais on peut espérer que cette longue introduction permette à la suite, si elle voit le jour, d’entrer plus rapidement dans le vif du sujet.