Mantes-la-Jolie
Le lycée Rostand veut rester en zone d’éducation prioritaire
Le passage à 2017 n’a pas calmé les inquiétudes des enseignants du lycée Jean-Rostand. Le 3 janvier alors que tous les établissements de France et de Navarre reprenaient du service, Rostand avait des airs de lycée mort. Et c’était bien le but recherché : « L’opération est réussie. Des parents d’élèves représentants la FCPE nous ont rejoints et n’ont pas envoyé leurs enfants. Le lycée est quasiment désert. L’activité est fantomatique », souligne Vincent Smith (Sud -Education), au nom de l’ensemble des enseignants.
Dans le flou
Depuis la rentrée de septembre et l’annonce de la sortie à terme du lycée Jean-Rostand du dispositif ZEP (zone d’éducation prioritaire), la mobilisation n’a pas faibli. Plusieurs journées d’actions ont été organisées. Les deux dernières en date : une opération de sensibilisation le lundi 9 et la participation à une journée nationale le mardi 10 janvier.
« Un flou absolu est entretenu sur la réforme de l’Education prioritaire. On nous a
annoncé une clause de sauvegarde pour échelonner notre sortie du dispositif. Mais on ne sait pas vraiment combien de temps cela durera et ce qui se passera ensuite », explique Vincent Smith.
Actuellement, l’établissement bénéficie de moyens supplémentaires qui permettent de maintenir les effectifs à 30 élèves maximum par classe alors que dans certains lycées, ils peuvent atteindre 35 à 40 élèves. L’encadrement est renforcé et les profs ont droit à un système de bonification de carrière qui a pour effet de stabiliser l’équipe pédagogique et d’éviter le « turn over » que l’on rencontre souvent dans les établissements de la région parisienne. « Ce sont des éléments fondamentaux pour la qualité de l’enseignement
et l’accompagnement des élèves », poursuit Vincent Smith.
Un point de vue que la ministre de l’Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, partagerait selon les profs de Mantes. « En visite à Marseille, elle a rappelé son attachement à l’éducation prioritaire. Mais cela ne suit pas dans les actes ». Pas question donc de se
contenter « d’un rallongement du compte à rebours » affirment les établissements qui, comme Jean-Rostand, ont rejoint le collectif des lycées mobilisés sous la bannière « Touche pas ma ZEP ».
Réunis en assemblée générale mardi, les enseignants de Rostand ne se sont pas prononcés pour une grève reconductible « parce que cela pénaliserait les élèves et coûterait cher sans pour autant être efficace ». Il a donc été décidé de continuer à sensibiliser les parents d’élèves et de renouveler la demande d’audience directement auprès de la ministre.
Des actes, pas des paroles