Saviez-vous ?
Les charentaises. C’est le moment où jamais de les enfiler. Ces chaussons, jugés un brin ringard, il y a encore quelques années ont à nouveau le vent en poupe. Sûrement plus pour leur confort que pour leur look.
Ils sont apparus lors du règne de Louis XIV vers 1666. Des rebuts de tissus utilisés pour la fabrication des uniformes de la Marine Royale, notamment des pèlerines, sont récupérés par des savetiers-cordonniers. Ils utilisent aussi les chutes de chiffons pour la fabrication de pâte à papier sur les bords de la Charente et ses affluents autour d’Angoulême. Ils inventent les chaussons sans semelle, ni pied droit ou gauche. Glissés dans les sabots ils apportent confort et chaleur en hiver et se substituent à la traditionnelle paille. Ils portent déjà la languette pour protéger le dessus du pied en contact avec le bois. Le nom de « charentaises » provient du lieu de leur fabrication en Charente.
Après avoir été le confort des paysans, ces chaussons deviennent le soulier des domestiques. Deux raisons à cela : leurs maîtres, les gens de la noblesse dans leur château, ne voulaient pas être dérangés par le bruit de pas des allées et venues de leur personnel. Les semelles en feutre permettaient des déplacements sans bruit. Les charentaises ont pris le nom de « silencieuses ». L’autre but était d’entretenir les parquets par les passages répétés du personnel, ainsi les sols demeuraient brillants toute l’année.
En 1907, le docteur Jeva ouvre une usine à Chasseneuilsur-Bonnieure, toujours en Charente, qui existe encore. Il perfectionne le concept avec la technique du cousu-retourné et collage du feutre. On ne connaît pas la raison du motif écossais qui caractérise la charentaise.
Pantoufler devient un art de vivre, dont un modèle s’intitule « pantoufles à pépère » ainsi les charentaises soutiennent une réputation mondiale du savoirfaire français. La production a de beaux jours encore avec plus de 20 000 paires de pantoufles par jour qui sortent des usines en France.