Alain Léamauff chante son copain Allain Leprest
Le directeur de l’école des 4 Z’arts de Magnanville et ses musiciens donneront un récital Leprest dimanche 22 janvier au Centre des loisirs.
Alain Léamauff place très haut le chanteur Allain Leprest, qui fut son copain : immédiatement sous la trinité Brel-Brassens-Ferré, et peut-être même à son niveau. Né le 3 juin 1954, suicidé le 15 août 2011, Allain Leprest n’a jamais vraiment percé. Il se disait lui-même « le plus connu des chanteurs méconnus ».
Ses pairs ont reconnu très tôt sa valeur. Il a écrit « Je hais les
gosses » pour Juliette Greco et Jean Ferrat le tenait en haute estime. Ses chansons ont été reprises par Olivia Ruiz, Sanseverino, Michel Fugain, Nilda Fernandez, Jacques Higelin, Jean Guidoni, entre autres.
« À mon avis, Allain Leprest n’a jamais eu de succès parce qu’il refusait d’entrer dans le système, suppose Alain
Léamauff. Il n’a jamais voulu faire carrière. Sa première télé, il l’a faite tardivement en 1985, avec Pascal Sevran… » Il y aurait aussi une question d’époque : Leprest serait arrivé cinq ans trop tard, l’heure de la chanson rive gauche était passée. C’est en tout cas ce que pense Jean Guidoni. Significativement, une compilation d’Allain Leprest s’appelle : « Connaît-on encore Leprest ? »
Le mode de vie d’Allain Leprest, ses addictions, auraient joué un rôle dans son insuccès. On se souvient de l’avoir vu sur scène complètement ivre à Magnanville… Leprest a bénéficié de soutiens : le directeur de l’Olympia Jean-Michel Boris, qui l’admirait, lui a laissé sa salle un soir de relâche. Invité au Printemps de Bourges, il y a triomphé. Succès sans lendemain…
Alain Léamauff a fait les pre- mières parties d’Allain Leprest au festival d’Avignon et au Limonaire à Paris. « C’est à cette époque qu’il est devenu un ami. » Après sa mort, il lui avait dédié une chanson : « J’ai vu chanter Allain Leprest ».
Le récital qu’il s’apprête à donner au Centre des arts et
loisirs s’annonce comme « un voyage initiatique au coeur de l’oeuvre de ce formidable auteur ». Il y exaltera Leprest
le poète : « Le temps de finir la bouteille / J’aurai rallumé un soleil / J’aurai réchauffé une étoile / J’aurai reprisé une voile…»
L’heure de la chanson rive gauche était passée quand Leprest est arrivé…