Boléro et beaux danseurs
« T’as vu les beaux mecs ! » chuchote à sa voisine, qui approuve avec enthousiasme, une spectatrice. Il est vrai que dans leur justaucorps, moulant comme le mot même l’implique, la superbe anatomie des danseurs impose l’admiration. Les danseuses, au demeurant, n’ont rien à leur envier mais dans un ballet, on en a davantage l’habitude : leur grâce coule de source. Ah, la parité du plaisir des yeux ! Beauté des uns et des autres, de la chorégraphie, des musiques, oui, beauté ! Voilà bien le premier mot qui vient à la bouche, dès les premières mesures du spectacle Boléro, hommage à Maurice Ravel donné samedi soir à la salle Jacques-Brel devant une salle - petit format - comble. Il faut dire que les douze danseurs solistes des Ballets de France, héros de la représentation, sont des « grands » de leur art : en osmose absolue avec les airs de musiques qui s’enchaînent, ils leur donnent corps… et âme ! Et enchantent. Tout comme ces musiques célèbres, arias d’opéras que tout le monde a plus ou moins en tête - même si c’est à cause de pubs ou de bandes d’attente au téléphone - enchantent. Et qu’on apprécie unanimement de retrouver si bien incarnées. Sur simple fond blanc qui passera par toutes les nuances grâce aux éclairages tout aussi inventifs, les tableaux, à couper le souffle, s’enchaînent jusqu’au fameux finale en apothéose du Boléro. Une soirée idéale de lendemains de fête, grande fête elle-même.