Epône Le maire hostile à l’accueil de migrants
L’État envisagerait de loger des migrants au Kimotel, situé à Épône. Un établissement qui devrait être racheté par une entreprise spécialisée dans l’hébergement social. Le maire s’oppose au projet;
Une partie des migrants hébergés depuis le 22 décembre sur le site de l’Inria, à Rocquencourt, pourrait bientôt arriver à Épône. En effet, l’évacuation de ce camp, qui a accueilli au maximum 120 personnes, a été confirmée par les autorités pour le 22 janvier.
Reprise par un spécialiste de l’hébergement social
La préfecture envisagerait de reloger une partie des réfugiés à l’hôtel Kimotel, hôtel situé dans la Zac des Beurrons. Selon plusieurs sources concordantes, l’établissement d’une cinquantaine de lits, en vente depuis plusieurs années mais toujours en activité, est en passe d’être racheté par Main tendue habitat, une entreprise sartrouvilloise spécialisée dans l’hébergement social.
Aucun dirigeant de la société n’a pu être joint pour le moment. Si la transaction se faisait, l’établissement deviendrait alors un hôtel social.
De son côté, le Kimotel confirme avoir été approché par Main tendue habitat, sans donner plus de détails.
Le maire d’Épône, Guy Muller (LR) s’est entretenu hier avec le sous-préfet de Mantes-la-Jolie, Frédéric Viseur, à ce sujet. Ce dernier lui a confirmé la piste du Kimotel pour l’accueil de migrants.
Le maire prêt à préempter
L’édile indique ne pas avoir de pouvoir de décision quant à cette initiative de l’État. Et se montre fermement « opposé » à ce projet. « On parle du développement économique de la vallée de la Seine, cela passe notamment par l’offre hôtelière. Et elle est insuffisante dans le secteur. La transformation de cet établissement en hôtel social est à contre-courant de la politique économique, s’indignet-il. Il m’a été évoqué l’arrivée de jeunes hommes originaires d’Afrique de l’ouest. Cet hôtel est situé en plein coeur d’une zone commerciale, et familiale. L’endroit ne se prête pas du tout à l’accueil de migrants. » L’élu ignore combien de personnes l’État envisage de rapatrier sur place et la durée de cet hébergement.
Par ailleurs, la date d’installation des réfugiés fixée au 22 janvier semble prématurée pour l’élu, vu le délai de la procédure de rachat. D’autant qu’il pense
déjà à préempter : « La vente n’a pas encore eu lieu. Quand elle sera effective, la municipalité aura deux mois pour préempter. Si je trouve les finances et si j’ai un projet qui correspond au site, je n’hésiterai
pas ! » Le maire estime ce bien à deux millions d’euros.
Pour l’instant, ni la sous-préfecture de Mantes-la-Jolie, ni la préfecture, n’ont confirmé l’information.