L’abbé intégriste renvoyé devant les assises pour viols
L’ancien directeur d’une école privée de Goussonville, près de Mantes-la-Jolie, sera renvoyé devant les assises des Yvelines pour viols et actes de barbarie. C’est ce qu’a décidé la cour d’appel de Versailles, ce jeudi, alors que la cour de cassation avait invalidé ce renvoi. Il sera jugé du 2 au 5 mai prochain.
Cet abbé intégriste de 43 ans, prénommé Christophe, est soupçonné d’avoir abusé sexuellement trois enseignantes de l’école Notre-Dame-de-la-Sablonnière, entre septembre et octobre 2010, alors qu’il dirigeait l’établissement.
« Soigner le mal par le mal »
L’affaire a éclaté en 2013, suite aux plaintes de deux des victimes. Les faits qui lui sont reprochés sont particulièrement glauques. Le religieux aurait organisé plusieurs séances d’exorcisme durant lesquelles les trois femmes auraient été violées. Il est question aussi d’actes de barbarie avec divers objets : ciseaux, manche à balai, brosse à dents.
Sa première victime avait déjà subi des abus sexuels dans son enfance. Il se serait servi de ce traumatisme pour perpétrer ses agissements à son encontre en lui disant qu’il fallait « soigner
le mal par le mal ». Il aurait ensuite convaincu les deux autres qu’elles avaient aussi été abusées pour leur imposer des rapports sexuels. Après les faits, le père Christophe avait fait l’objet d’un procès au sein de la communauté, le conduisant à être mis à l’écart pendant deux ans.
L’accusé, en détention provisoire depuis plusieurs années, a reconnu certaines agressions face aux enquêteurs. Il a en
revanche nié les faits, affirmant s’être « arrêté à l’orée de la chose (sic) ».
L’Église n’a « aucun lien » avec ce groupe
Contactée, l’école NotreDame-de-la-Sablonnière n’a pas souhaité répondre à nos questions. Cet établissement privé, proche du mouvement radical de la Fraternité Saint-Pie X, a été fondé en 1970 par Mgr Marcel Lefebvre. Cette communauté ne reconnaît pas l’autorité du Pape et revendique une vision plus ancienne de la religion. Son fondateur a été excommunié par l’Église en 1988, après l’ordination de quatre évêques sans l’accord du Vatican. Le Diocèse de Versailles précise d’ailleurs qu’il n’a « aucun lien avec ce mouvement ».
Seules deux des victimes se sont portées partie civile au procès.