Guet-apens contre la police : onze adolescents interpellés
Les policiers du commissariat des Mureaux ont réalisé un coup de filet dans le quartier du Paradis, à Meulan-en-Yvelines, mardi 7 mars. Onze adolescents, âgés de 13 à 17 ans, ont été interpellés après des violences urbaines remontant à l’automne dernier. Cinq d’entre eux, âgés de 17 ans, ont été mis en examen, ce jeudi, à Versailles.
Le quartier plongé dans le noir
Durant la nuit du 31 octobre dernier, deux équipages de la brigade anticriminalité se rendent à Meulan-Paradis pour des feux de poubelles. Sur place, il ne trouve pas d’incendie mais un quartier plongé dans le noir.
« C’est une méthode classique des émeutiers lorsqu’ils montent une embuscade contre des fonctionnaires de police »,
précise une source proche du dossier.
Les policiers remettent le courant et se scindent en deux groupes. L’un s’engouffre dans cette cité sensible, l’autre reste discrètement à proximité du transformateur électrique dont la porte a été forcée.
La première équipe surveille quelques jeunes, sans se faire repérer, et écoute leur conversation. Il est question d’un individu dont le prénom est cité à plusieurs reprises. Pendant ce temps-là, deux adolescents arrivent au niveau du transformateur pour couper le courant. Les fonctionnaires du deuxième groupe s’interposent. Là, une dizaine d’autres jeunes se ruent sur eux, lançant des cocktails Molotov. Ils ripostent au flashball et tentent de les interpeller, en vain.
Les deux patrouilles quittent le quartier, après avoir ramassé les restes des engins incendiaires, ainsi que d’autres cocktails Molotov prêt à l’usage, retrouvés stockés dans un recoin de Meulan-Paradis.
Des messages sans équivoque trouvés dans les téléphones
Les empreintes digitales d’un jeune homme déjà connu de la police ont été identifiées sur les débris de verre ramassés sur place. Détail troublant, il porte le même prénom que celui qui était au coeur de la discussion des individus espionnés par les policiers le soir des faits. Grâce à une enquête de terrain et des recoupements avec les fichiers de police, le reste de la bande a été identifié.
Lors des perquisitions, mardi matin, des vêtements et appareils numériques pouvant servir aux investigations ont été saisis. En fouillant leurs téléphones, les enquêteurs sont tombés sur des messages sans équivoque, qu’ils se sont échangés le lendemain de l’embuscade. « On s’est vengés pour ce qu’ils ont fait. On les a bien baisés (sic) », a par exemple écrit l’un d’eux à l’attention d’un autre.
Certains des suspects reconnaissent les faits. D’autres, notamment celui dont les empreintes digitales ont été retrouvées, qui est considéré comme l’instigateur de l’embuscade, clament leur innocence. Une information judiciaire a été ouverte pour bien déterminer le rôle de chacun.