Nathalie Jaffré, nouvelle directrice de la prison des mineurs de Porcheville
Nathalie Jaffré a pris la tête de l’établissement pénitentiaire pour mineurs de Porcheville, en décembre dernier. Lundi, la cérémonie officielle d’installation se déroulait au sein de l’établissement. À cette occasion, Laurent Ridel, directeur interrégional de l’administration pénitentiaire, a salué « l’intelligence, le pragmatisme, la force de conviction et le sens du service public » de cette femme de 37 ans. Avant d’arriver dans les Yvelines, elle a notamment été directrice adjointe du centre de détention de Val-de-Reuil (27), puis du centre pénitentiaire de Meaux-Chauconin-Neufmontiers (77). À l’issue de vos études, vous vous êtes immédiatement dirigés vers l’administration pénitentiaire. Pourquoi ce choix ?
Après mes études de droit, j’ai passé des concours pour entrer dans l’administration pénitentiaire. Je me suis orientée vers le métier de directrice car il allie le travail au coeur de la chaîne pénale et les fonctions de commandement, pour lesquelles j’ai un goût certain. J’aime le travail d’équipe. Et le côté atypique de ce métier m’attirait. Jusqu’à maintenant, vous avez travaillé dans des prisons pour majeurs. Qu’estce qui change dans un établissement pour mineurs ?
La spécificité de Porcheville, c’est sa petite taille. Il n’y a que soixante détenus. À Val-de-Reuil, il y en a 800, à Meaux, 900… C’est une tout autre dimension. Ce petit nombre de détenus permet de mettre en place un travail qualitatif, ce qui est plus difficile à faire dans les grandes structures. Les établissements pour mineurs laissent une place importante au travail partenarial, avec la PJJ (Protection judiciaire de la jeunesse), l’Éducation nationale, les services de santé. C’est un aspect que j’apprécie beaucoup. La prison est un univers violent. Est-ce le cas aussi chez les mineurs ?
Oui. Le public accueilli ici traîne souvent un vécu et un parcours assez chaotique et traduit son mal-être par de la violence. L’un de nos rôles est de désamorcer les crises avant que ça ne dégénère. Lors de son discours, Laurent Ridel a évoqué la présence de jeunes incarcérés ici pour des faits en lien avec le terrorisme. Estimez-vous que c’est un phénomène nouveau, même si vous avez peu de recul ? Cela nécessite-t-il une prise en charge particulière ?
Très clairement, c’est un phénomène nouveau. On adapte donc notre prise en charge en fonction de la dangerosité de chacun de ces mineurs. Comment occupez-vous le temps des détenus mineurs ?
Il y a un établissement scolaire dans l’établissement. Ils sont répartis dans des classes, par groupe de niveaux, avec un véritable emploi du temps. Ils suivent vingt heures de cours obligatoires par semaine et participent aussi à des activités avec la PJJ.