Leur pari fou ? Faire de la ville une destination touristique
Faire des Mureaux une destination touristique et ainsi créer de l’emploi pour les habitants ? C’est le pari fou et génial né au sein de l’association d’insertion La Gerbe.
C’est un projet un peu fou que se sont lancés Jean-Marc Sémoulin, directeur de l’association d’insertion La Gerbe, et AnneDenise Daho, une des salariées. Ils veulent faire des Mureaux une destination touristique pour ramener le plein-emploi dans la ville fortement touchée par le chômage. « Que changerait la présence de touristes aux Mureaux ? », c’est à partir de cette question que le travail a commencé. « Quand on en parle aux gens, ils rient. Et ensuite ils y pensent, et trouvent le défi génial ».
« Plus notre réflexion avance, plus on se rend compte que la ville est un cadre idéal et une mine d’or pour attirer les touristes », explique Jean-Marc Sémoulin. Ils ont pointé plusieurs atouts à mettre en valeur : l’aérodrome, le château de Bécheville, le parc du Sautour, le site industriel d’Airbus où est assemblée la fusée Ariane, l’allée couverte néolithique, les bords de Seine… « On a même décidé de créer une application smartphone sur le modèle de Blablacar mais où les gens peuvent non pas réserver un trajet en voiture mais un repas chez l’habitant. On choisit un plat, une famille, et on vient découvrir des gens, une culture », dévoile Anne-Denise Daho. Premier testeur de ce
concept ? Le PDG de la multinationale Sodexo, contacté par Jean-Marc et très intéressé par
le projet. « Il est venu manger aux Musiciens, au local d’une association, le contraste entre les gens autour de la table
était intéressant. Il a tellement aimé qu’il est revenu avec d’autres patrons. Ils voudraient confronter leurs salariés à cette expérience », se souvient Jean-Marc Sémoulin.
Pour associer les habitants et ajouter une dimension solidaire à l’accueil des touristes, ils ont eu une idée : la mise en place d’un label tourisme et coopération. « Les bénéfices que dégageraient ces activités touristiques pourraient alimenter un fonds de solidarité qui financerait des opérations humanitaires comme un puits ou une école en Afrique », expliquent-ils.
Le projet, encore en pleine préparation, contient encore de nombreuses surprises que
Le Courrier dévoilera ces prochaines semaines. Signe que la démarche séduit, la prestigieuse école de commerce HEC, amoureuse de l’initiative, a répondu aux sollicitations puisqu’elle a décidé de demander à quelquesuns de ses élèves de travailler en coopération avec le pôle territorial de coopération économique créé par Jean-Marc et Anne-Denise. Cette entité juridique permettra au projet d’être autonome et détaché de l’association La Gerbe. Anne-Denise sera d’abord la seule salariée du pôle et aura à partir du mois de septembre un bureau au campus de l’innovation (ex-EDF) de Bécheville, aujourd’hui en pleine requalification.
« On a une richesse inexploitée et si on se mobilise ensemble, c’est possible », lance Jean-Marc Sémoulin. Dans leur ligne de mire, les appels à projet des Jeux Olympiques et de l’exposition universelle de 2025 si Paris obtient l’organisation. « On veut fonctionner sans subventions, être complètement indépendants ».