La colère des habitants contre l’antenne-relais
Un relais téléphonique vient d’être aménagé à Aulnay-sur-Mauldre, à quelques mètres de la Falaise. Les habitants de ce village, qui n’étaient pas au courant du projet, comptent se battre pour faire disparaître l’antenne du paysage.
Désagréable surprise pour les habitants de la rue du Bec de Géline à La Falaise. Samedi 6 mai, un pylone de 44 mètres accueillant un relais téléphonique a été aménagé sur la commune d’Aulnay-sur-Mauldre, à quelques mètres seulement de leurs habitations. Cette gigantesque antenne, qui fend désormais le paysage, a poussé en quelques heures seulement, sans même que les habitants n’aient été informés au préalable du projet.
« Les camions sont arrivés à 10 heures. À quinze heures,
c’était fini », relate, amer, Charles Decalogne, conseiller municipal à La Falaise, l’un des nombreux riverains en colère. L’antenne, exploitée par l’opérateur Free, se trouve sur un terrain privé jouxtant une zone d’activité située aux confins des deux communes. « C’est placé à Aulnay, mais ce sont les habitants de la Falaise qui pâtissent de la situation », regrette une mère de famille.
Tous assurent n’avoir vu aucun affichage réglementaire
devant la parcelle avant
l’aménagement. « C’est assez désagréable quand on est informé, doublement quand
on ne l’est pas », s’insurge Michel Baillargé, un autre habitant. « C’est de la pollution visuelle », sagace Charles Decalogne. « Sans compter les ondes téléphoniques, néfastes pour la santé », ajoute une femme, qui souligne que beaucoup d’enfants habitent ce quartier où le réseau téléphonique est de mauvaise qualité.
Mardi, le maire d’Aulnay-surMauldre, Jean-Christophe Charbit, élu en décembre 2016, est venu à la rencontre des habitants massés au pied de l’objet du litige. Lui-même a découvert le dossier, dit-il, une semaine avant son élection. « L’autorisation a été signée par l’ancienne municipalité », affirme l’élu, assailli par les questions des riverains. « Le dossier déposé par Free est conforme à la législation. Si j’avais tenté de faire
stopper les travaux, l’opérateur aurait pu intenter un recours contre moi pour abus de pouvoir », précise le maire,
qui évoque le « puissant lobby
de la téléphonie » contre qui le combat serait, d’après lui, perdu d’avance. D’autant que l’antenne est installée dans une zone d’Opération intérêt national (OIN), dans laquelle l’État conserve la maîtrise de l’urbanisme.
Le business avant les riverains
Maryse Di Bernardo, maire de La Falaise, assure, elle aussi, avoir été mise devant le fait accompli. Elle indique s’être saisie du dossier dès le début de la semaine dernière : « J’ai déjà appelé la Direction départementale des territoires (DDT) et le souspréfet. On va engager une
action en justice car je n’ai jamais été consulté. » L’aménagement n’a pas fait l’objet d’un permis de construire, mais d’une simple déclaration préalable. C’est sous cet angle qu’elle compte attaquer : « L’emprise au sol est supérieure à 20 m2, ajoute-t-elle. Dans ce cas, un permis de construire était obligatoire. »
C’est cet aspect précis du dossier contre lequel des artisans de la zone avaient intenté un recours il y a quelques temps. Ils ont été débouté, la démarche ayant été entamée au-delà des délais légaux.
Le propriétaire de la parcelle louée à l’opérateur, Jean-Luc Cherel, s’est expliqué devant les habitants. Il a indiqué percevoir un loyer de 880 euros par mois de Free. « Conscient du mécontentement », il confie privilégier « le business » avant tout.
Free fait savoir qu’il est « détenteur d’une non opposition tacite », obtenue le 19 septembre 2016, suite au dépôt de la déclaration préalable en mairie. Il précise que l’affichage réglementaire a été « constaté par huissier » à deux reprises entre septembre et novembre 2016.
Pollution visuelle et mauvaises ondes