Avec 12 candidats, ça se bouscule dans le Mantois
À l’heure où nous mettons sous presse, douze candidats aux législatives sont déclarés sur la 8e circonscription des Yvelines, presque autant qu’en 2012.
On ne cesse de le dire, l’élection inattendue d’Emmanuel Macron à la présidence de la république a profondément chamboulé le paysage politique. Le vent de dégagisme qui souffle sur la France depuis plusieurs mois soufflera-t-il également sur les législatives ? C’est toute la question.
Une circonscription convoitée
On le sait, cette circonscription est convoitée. Elle concentre à elle seule le canton de Mantesla-Jolie, qui comprend notamment la plus grosse commune du territoire et Mantes-la-Ville, seule commune d’Ile-de-France dirigée par le Front national, ainsi que le canton de Limay, ville Front de gauche, et seize « petites » communes dont les électeurs se sont souvent prononcés en faveur du FN sur les derniers scrutins.
Sur la 8e circonscription, les poids lourds politiques que sont Françoise Descamps-Crosnier (PS) et Michel Vialay (LR) s’arment pour résister. La première, députée sortante, femme de dossier et régulièrement présente sur le terrain pourrait pâtir du score catastrophique réalisé par Benoît Hamon au premier tour de la présidentielle. Michel Vialay, le maire Les Républicains de Mantes-la-Jolie - « présent sur le territoire depuis plus de 20 ans » - compte sur son aura locale. Les électeurs lui feront-ils payer les déboires judiciaires de François Fillon ?
Un scrutin national et local
Du coup, ce sont les « jeunes loups » qui pourraient tirer leur épingle du jeu. Rappelons-le, Jean-Luc Mélenchon - et c’était une surprise - est arrivé largement en tête dans le Mantois au 1er tour de la présidentielle. Romain Carbonne, 33 ans, le candidat de l’alliance France insoumise, Europe Écologie les Verts, Ensemble pour une gauche citoyenne devrait, si les électeurs confirment leur vote, réaliser un bon score au soir du 11 juin. Même chose pour Khadija Moudnib, la candidate investie par La République en marche qui pourrait bien surfer sur la vague Macron. À moins que…
Même si le scrutin législatif est un scrutin national puisqu’il vise à élire les représentants au parlement, la dimension locale reste importante. Les citoyens élisent pour 5 ans les députés qui représenteront leur territoire à l’Assemblée nationale. Si les habitants du Mantois n’ont pas hésité à élire Emmanuel Macron président de la république, oseront-ils voter pour de jeunes inconnus et ainsi, aller au bout de leur démarche ? Dans ce contexte, les élus très présents sur le terrain pourraient être récompensés par les électeurs. Stéphane Hazan, sans étiquette mais plutôt centriste, maire de Lainville-en-Vexin, médecin à l’hôpital de Mantes sillonne depuis une quinzaine de jours le territoire dans son van. Il pourrait avoir la faveur des électeurs des « petits villages » du Vexin.
Si Emmanuel Macron a remporté le scrutin dans les quatorze autres communes du canton, les scores de Marine Le Pen restent importants. François Siméoni, patron du Front national des Yvelines - mais inconnu sur le territoire - devra batailler ferme s’il veut remporter la circonscription, surtout après la déconvenue du 2nd tour.