Françoise Descamps (PS) : priorité à la moralisation de la vie publique
« Rien en sert de courir, il
faut partir à point », disait Jean de La Fontaine. Une maxime que l’on pourrait appliquer à la députée sortante (PS) Françoise Descamps-Crosnier, candidate à sa propre succession, et à son suppléant André Sylvestre, ancien maire socialiste de Magnanville et conseiller général. Tous les deux s’amusent de voir leurs adversaires se déclarer seulement un mois avant la ligne d’arrivée des législatives alors qu’ils sont, eux-mêmes, officiellement investis depuis le mois de décembre dernier : « C’est un signe de précipitation et d’impréparation », estime la députée, tout en admettant que le contexte totalement inédit de la présidentielle a bousculé le scénario des législatives.
Plutôt sereine, malgré la tempête que traverse le pari socialiste et qui pourrait lui être fatale, et face au résultat calamiteux de Benoît Hamon, Françoise Descamps réaffirme ses valeurs de gauche et compte s’appuyer sur la plateforme programmatique établie par le PS baptisée « un contrat clair pour la France, une gauche constructive et vigilante ». Un document où les principales mesures de Benoît
Hamon ont disparu. Socialiste réformiste, elle entend incarner la « stabilité en mouvement » dans un moment « de grande confusion et de chambouletout politique ». Un appel du pied à La République en marche ? Pas question pour elle de quitter le PS, ni de frapper à la porte de « La REM », mais elle assure être dans une attitude « ouverte et positive ». Pas question non plus de considérer le score de la présidentielle sur la 8e comme le reflet de ce qui se passera aux législatives.
Pour faire cela, elle compte mettre en avant son bilan de
députée. Cette grosse bosseuse a été l’une des parlementaires les plus assidues à l’Assemblée nationale, mais aussi une élue de terrain discrète mais très impliquée. « Je me suis battue dans la circonscription pour défendre les emplois, améliorer les dispositifs de santé. J’ai obtenu que le Mantois soit un site pilote pour la mise en place de la politique de groupements territoriaux de santé. J’ai oeuvré à l’arrivée à Mantes-la-Jolie d’un secteur de médecine nucléaire. Je travaille aujourd’hui à la création d’une pépinière d’entreprises autour des biosciences à Limay en nous appuyant l’ancien site Covance qui dispose d’un laboratoire encore très performant et aux normes internationales. Une pépite que le conseil départemental des Yvelines envisageait de racheter pour y mettre une partie de ses archives », explique-t-elle. Durant la campagne, elle entend défendre les valeurs de la gauche autour des thèmes de la santé, de l’éducation, de l’activité économique et de l’environnement.
« Je me présente aussi comme une élue exemplaire dans une circonscription où Pierre Bédier et le maire de Mantes-la-Jolie, Michel Vialay, finalement candidat, font régner le clientélisme et le communautarisme », soulignet-elle. La moralisation de la vie publique sera au coeur de sa campagne. « C’est un sujet qui m’est cher. Symboliquement, ce sera le thème de ma première réunion avec le député René Dosière, un spécialiste dans ce domaine », poursuit la députée. Un point commun avec La République en marche… F.C.