Du Burger King à Trappes : l’équipée sanglante de Malik
Un mort, deux blessés graves. Le bilan est lourd à Plaisir et à Trappes. Et la situation est si inquiétante que le parquet de Versailles a ouvert une information judiciaire contre X pour assassinat et tentatives d’assassinats. Il estime par là que l’ensemble a été prémédité. Une réunion exceptionnelle a eu lieu le mardi 9 mai en préfecture des Yvelines. Selon une de nos sources, tous les hommes de la police judiciaire de Versailles ont été mobilisés pour retrouver Malik A. Différentes perquisitions ont été menées à Plaisir et Trappes. Sans succès pour le moment.
Cet homme de 33 ans aurait réussi à se fournir une kalachnikov au marché noir, quelques jours avant de passer à l’action. Le calibre des balles retrouvées dans le corps de la première victime, celle du 7 mai au Burger King de Plaisir, en attesterait. Là où les deux autres ont été blessées, dans le même quartier de Trappes, à quelques centaines de mètres, il aurait été reconnu.
La rancune tenace
Dans un premier temps, la piste d’un règlement de comptes lié au trafic de drogue a été envisagée. Une vengeance pourrait cependant prendre le pas. Malik A. chercherait à nuire à ceux qui auraient entravé la bonne marche de son existence, ceux qui lui auraient infligé une correction dans le quartier, ceux avec lesquels il a eu des difficultés en détention et même ceux qui de près ou de loin ont influé sur sa vie familiale. La première victime, celle du Burger King, était le frère de son ex-épouse qu’il aurait en partie rendu responsable de la séparation.
Une autre source nous a confié une information qui n’a pu être vérifiée, mais qui circule largement. Une liste de noms aurait été retrouvée dans les affaires du suspect. Cette liste noire aurait été composée à sa sortie de prison, courant 2015 ou 2016. Il ne se serait pas caché de sa volonté de régler ses comptes avec d’anciens codétenus ou encore pour des affaires d’argent avec sa société. Par crainte, certains se sont même manifestés auprès de la police.
Son casier judiciaire est déjà très chargé. Il porte au moins 13 condamnations, dont certaines pour des violences conjugales, contre la police et même un gardien d’immeuble. Son dernier séjour en prison remonterait à 2015. Depuis, il avait pris la cogérance d’une entreprise de transport, en famille, dont le siège est identifié à Coignières.
Dans son quartier de Trappes,
les portes comme les bouches se ferment très vite. Personne ne veut commenter les événements. « On a tous peur et on a tous hâte que cela se
termine », lançait avec précipitation une femme avant de trouver refuge chez elle. Certains se souviennent d’un homme colérique et impulsif. Un expert psychiatrique qui l’a rencontré par le passé a conclu qu’il était « irritable ».