Le Courrier de Mantes

Les syndicats de la société Terreal se mobilisent pour les salaires

- Gaëlle Nays

Ils n’ont pas organisé de grève. Les syndicats CGT, FO et CFDT de Terreal, une société de matériaux de terre cuite, ont préféré lancer la semaine dernière des opérations « coups de poing ». A l’entrée du site muriautin, ils ont voulu empêcher des camions de pénétrer dans l’enceinte. « Des camions sont venus ce matin mais ils sont repartis », constatait mardi William Vaussel, délégué syndical CGT. Mercredi midi et jeudi, des salariés ont renouvelé l’opération en investissa­nt l’entrée du site.

Les salariés mobilisés étaient très peu nombreux : seulement quelques délégués syndicaux et des employés étaient en grève. L’annonce de l’organisati­on d’une grève vendredi n’a pas abouti sur un débrayage officiel. La venue d’une huissière, dès lundi, leur a rappelé que leur mouvement ne rentrait pas dans

un cadre légal. Les manifestan­ts sont alors restés devant l’usine. Sur un parking situé en face, ils ont laissé leur banderole de protestati­on placée sur une grille à l’entrée du site.

La mobilisati­on poursuivai­t l’objectif de protester contre les accords salariaux proposés au cours des négociatio­ns annuelles obligatoir­es (NAO). Un tract de la CGT précise que la direction « a suggéré 0,85 % d’AG (augmentati­on générale), dont 0,20 % d’AI (augmentati­ons individuel­les) alors que nous demandons 1 % d’AG. » « Les propositio­ns de la direction sont insuffisan­tes. Les augmentati­ons individuel­les iront aux cadres, et les employés seront lésés, craint William

Vaussel. Nous demandons la réouvertur­e des négociatio­ns pour une augmentati­on générale des salaires et pour les primes. Des primes promises pour 2017 n’ont pas été versées. »

Jean-Luc Regnier, le directeur du site muriautin de Terreal, dément : « Nous avons proposé une augmentati­on de 1,05 %,

Des salariés en congés

incluant des AI, dans le cadre d’une deuxième propositio­n, après un rejet d’un accord à 1 %. Nous estimons satisfaisa­nte notre propositio­n. Nous constatons que ce mouvement

survient alors que le renouvelle­ment des mandats électoraux est proche. »

Ce n’est pas la première fois que la direction de la société est confrontée à un dialogue social houleux. L’année dernière, Terreal avait été condamnée par le tribunal des prud’hommes d’Angoulême, au sujet du temps d’habillage que les syndicats voulaient rémunéré. Les représenta­nts

des salariés avaient obtenu gain de cause.

« Nous nous sommes concentrés l’année dernière sur ce droit et voulons cette année nous attaquer aux salaires », explique William Vaussel. Une nouvelle direction est arrivée à Terreal à la fin de l’année 2015.

Plusieurs sites de la société ont été concernés récemment par le mouvement de mécontente­ment. « Notre mouvement intersyndi­cal de protestati­on concerne les différente­s usines de Terreal, explique Sergio Marques, délégué syndical

FO. Je constate que l’on nous concède des miettes et que les actionnair­es empochent de l’argent ! Tant qu’il n’y aura pas d’avancées, nous poursuivro­ns nos actions pour dire notre mécontente­ment. »

Les syndicalis­tes dénoncent aussi une suppressio­n de postes due à un défaut de remplaceme­nt de départs à la retraite.

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Plusieurs salariés se sont regroupés mardi en milieu de matinée sur un parking face à l’usine.

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