Patrick Pelloux et son « Instinct de vie »
Patrick Pelloux, le médecin urgentiste qui a échappé au massacre de Charlie Hebdo, le restera toute sa vie un rescapé : comme toutes les victimes des attentats, il devra vivre avec. Son livre, L’instinct de vie « ne sert à rien sauf à donner quelques pistes » : voilà ce qu’il commence à dire, vendredi soir, lors de la soirée rencontre proposée par la librairie de Limay, La Nouvelle Réserve.
Malicieux, poupin, polémique, il apparaît pourtant « comme avant ». Mais, comme il va le raconter, cela lui a pris des mois, des années mêmes. Ce livre où sont mêlés ses ressentis et son expertise de médecin a contribué à sa reconstruction sans fin.
L’homme positif y pointe les avancées dans la connaissance des psycho-traumatismes : « Avec ma pratique des urgences, je croyais tout savoir. Or, rien ne marchait ! Les psychiatres accourus sur place au Bataclan ont commis plein d’erreurs : médicaments systématiques, etc. Ce sont les psychiatres militaires qui ont permis de faire de progrès considérables : il faut de la douceur et du temps. Aujourd’hui pompiers, secouristes sont bien mieux préparés. Aucune victime ne ressemble à une autre. Sur place, au Bataclan, on a vu que les victimes traumatisées, en état de sidération, prenaient la main des secouristes et ne la lâchaient pas. Ce qui sauve, c’est toujours la chaleur humaine, la solidarité. Nous sommes un peuple courageux ! Il n’y a pas eu d’exactions contre les musulmans »
note-t-il aussi, « les inscriptions aux formations de secouristes, gestes qui sauvent ont fait le plein ».
Des échanges avec des témoignages très forts ont ensuite eu lieu avec l’assistance.