Sophie Primas (LR) : « Il faut redonner le pouvoir aux maires »
Après avoir obtenu quatre sièges sur six en 2011, la liste LR du président du Sénat Gérard Larcher compte bien garder son rang. La sénatrice (sortante) et maire d’Aubergenville Sophie Primas se prépare à un nouveau mandat dans l’opposition.
Le Courrier : La liste LR part favorite dans les Yvelines, combien de postes visezvous ?
Sophie Primas :
Le maximum ! On espère pouvoir conforter notre position et faire élire le maire de Montigny, cinquième sur notre liste.
La présence de listes dissidentes à droite vous fait-elle peur ? Pensez-vous que cela puisse servir d’autres listes comme celle de La République en marche (LREM) ?
Il n’y a pas de raison que cela profite plus à LREM qu’à d’autres. Le scrutin à la plus forte moyenne est un scrutin qui, par sa mécanique, favorise les listes les plus importantes. La dispersion des candidatures de droite est un élément de faiblesse pour eux. Si les voix se répartissent sur les listes dissidentes, personne n’aura la moyenne suffisante pour gagner un siège. Tout est possible, cela dépend de la répartition des voix, on peut perdre un siège ou en gagner un.
Comment expliquez-vous la présence de ces listes, notamment celle menée par Jacques Myard ?
Je ne veux pas trop réagir sur la candidature de Jacques Myard car je trouve ça plus triste qu’autre chose. Il voulait être sur notre liste mais elle avait déjà été constituée par le président Larcher, il lui avait expliqué qu’il ne pouvait pas le prendre, voilà.
Les campagnes d’élections sénatoriales ou législatives sont bien différentes, comment procédez-vous ?
Avec le président Larcher, on a commencé notre campagne dès le 1er mars. On avait annoncé la présence d’Alain Schmitz sur notre liste puis jusqu’à ce jour, on a fait quasiment 270 rencontres. On est allé parfois à plusieurs reprises dans des communes qui avaient des difficultés particulières, et on continue jusqu’à samedi. On va dans chaque commune, peu importe le nombre d’électeurs. Gérard Larcher a d’ailleurs demandé aux sénateurs de droite comme de gauche de faire remonter les infos suite à ces rencontres, notamment sur l’intercommunalité. C’est une façon de nous nourrir de tous les ajustements nécessaires.
Et que vous disent les élus ?
Il y a un élément sur lequel nous allons être à la manoeuvre dans les années qui viennent si nous sommes à nouveau élus, c’est le retour du pouvoir aux maires. Il faut retrouver des espaces de liberté et que la politique reprenne le dessus, on ne peut pas faire des reproches aux maires sans leur laisser la main sur les compétences. On a l’impression que les élus locaux sont méprisés, nous le ressentons nous-même, mais aussi sur le territoire. Il faut passer de la défiance à la confiance. Ce sont les maires qui tiennent le pays.
Quels sont les principaux sujets d’inquiétude ?
L’autonomie financière principalement. Les taxes d’habitation et foncières vont partir et on ne vivra plus que de dotations. C’est la perte totale d’autonomie. Les maires ne sont pas contre les réformes mais le sujet, c’est la capacité de chaque conseil municipal à décider.
Et les grands enjeux de votre groupe au Sénat ?
« On va dans chaque commune »
Il y aura donc l’autonomie et la capacité à décider, c’est un gros sujet. Il y aura aussi les lois SRU, Alur, les lois d’urbanisme. Aujourd’hui c’est une totale défiance envers les élus locaux et je suis très inquiète car le président Macron a clairement indiqué dans son programme que dans certaines zones tendues, l’Etat pourrait prendre la main et c’est juste insupportable. Et ça ne produit aucun effet. Si les lois SRU et Alur avaient fonctionné, ça se saurait.
« Les élus locaux sont méprisés »