Nadia Boulanger a enfin un timbre français à son image
Plus de trente ans d’attente et trois demandes ont été nécessaires. Nadia Boulanger, musicienne de génie, a désormais un timbre français à son image. La principauté de Monaco en avait déjà fait éditer deux. Samedi, 130 ans jour pour jour après sa naissance, et dimanche, c’est tout naturellement aux Maisonnettes, où elle a vécu pendant de nombreuses années, que la Poste avait installé son bureau premier jour, deux jours avant la sortie nationale. La Mairie fournissait quant à elle des enveloppes à l’effigie de l’artiste.
Elle a formé les plus grands musiciens
C’est la mère de la compositrice qui acheta Les Maisonnettes en 1908, pour en faire une résidence secondaire où Nadia venait aux beaux jours avec sa soeur Lili, pour travailler la musique. Nadia, décédée à 92 ans, y a formé 1 200 élèves (dont Daniel Barenboim, Vladimir Cosma, George Gershwin, Pierre Henry, Quincy Jones, Michel Legrand, Astor Piazzola, etc.).
Elle a enseigné à l’Université d’Harvard, enseigné à l’École Normale et dirigé l’école américaine de Fontainebleau. Avec sa soeur Lili, elles sont les premières femmes à se distinguer au Prix de Rome (catégorie composition), un second prix pour Nadia en 1908 et un 1er prix en 1908 pour Lili en 1914.
Pour Jean Cocteau, le nom de Nadia Boulanger « se place à un point de noblesse qui le rend invisible au médiocre ».
Parmi les nombreux acheteurs du timbre, Christian, 71 ans, venu de Maule, philatéliste averti qui ne voulait pas passer à côté de ce timbre hommage à Nadia Boulanger : « Il est gravé. Ce procédé d’impression rend le
timbre plus joli. » Parallèlement à cette vente premier jour, les Maisonnettes accueillaient une conférence d’Alexandra Laederich, déléguée générale du Centre international Nadia et Lili Boulanger sur cette grande compositrice dont on disait qu’elle « savait lire les notes avant de connaître les lettres de l’alphabet ».