Consommation
Le Mantois touché par la pénurie de beurre
La région n’est pas épargnée par la pénurie de beurre qui sévit actuellement en France. Dans les rayons des supermarchés de Mantes-la-Jolie mercredi dernier, difficile de trouver une plaquette. L’approvisionnement est trop faible pour tenir la journée et le consommateur ne peut pas passer son temps à guetter le précieux arrivage. Certaines enseignes ont même affiché un petit mot pour s’excuser. C’est le cas au Carrefour Market qui s’excuse auprès de sa clientèle de la gêne occasionnée.
La grande distribution paie aujourd’hui son refus de suivre les cours du marché (lire ci-dessous).
Dans le bio, on jongle
Les grandes surfaces ne sont pas les seules à être concernées. Les magasins bios aussi. Mais les raisons de la pénurie ne sont pas exactement les mêmes que pour le beurre issu de l’agriculture conventionnelle. La demande en produits bio ne cesse d’augmenter. Elle a été de 14,7 % en 2015 et cette tendance se confirme chaque année. « Les consommateurs sont de plus en plus sensibilisés. Le beurre est un des aliments phares. En bio, la production est plus sensible aux conditions climatiques notamment pour ce qui est des produits laitiers. Cette année, à cause de la sécheresse, il y a eu moins de pâturages. Depuis six mois, la situation est tendue. Il arrive parfois que nos rayons beurre soient dévalisés. Mais cela reste très ponctuel. Pour faire face, nous jonglons avec les fournisseurs. Et globalement nous arrivons à répondre à la demande. »
La bûche de Noël à la margarine ?
Comment les pâtissiers, pour qui le beurre est la matière première par excellence, s’en sortent-ils ? « On fait le tour des
fournisseurs, on va au moins
cher et on fait du stock », explique Saïd Maikhlisse, le patron de la boulangerie de la place du Marché au Blé à Mantes-la-Jolie. « Jusqu’à maintenant, nous
n’avons pas senti la hausse. Mais, les fournisseurs m’ont prévenu : dans les deux semaines à venir, il y aura une hausse et nous ne pourrons pas faire autrement que de la répercuter sur nos viennoiseries et nos gâteaux », ajoute-t-il.
De son côté, Régine Pillon des Douceurs de Mantes, rue Nationale, confie payer actuellement son beure autour des « 10 €
le kilo », explique-t-elle. « Je trouve du beurre parce que je travaille avec plusieurs fournisseurs. J’avais senti le coup venir et augmenté mes prix au mois de septembre… Mais ce genre de pénurie n’est pas nouveau. C’est déjà arrivé avec la poudre d’amande ou
le cacao. » Si les croissants au beurre sont toujours en vitrine aux Douceurs de Mantes, on ne trouve plus de Kouign-amann, dont le beurre est le principal ingrédient… Les clients devront s’en passer quelque temps.
Quant à une pénurie, personne n’y croit pas vraiment. La bûche de Noël à la margarine n’est pas au programme.