Le Courrier de Mantes

Betty Bonifassi, de la voix et du geste

- J-M.G.

Ce n’est pas pour rien qu’on la qualifie de « bête de scène ». Le public de la salle municipale a pu s’en rendre compte samedi soir en découvrant Betty Bonifassi. Après une courte démonstrat­ion à l’harmonica de deux classes des écoles Jean Zay et Ferdinand Buisson, place à celle qu’on avait découverte en 2003 pour avoir chanté la chansonthè­me du film d’animation Les triplettes de Belleville pour lequel elle a obtenu un Oscar à Hollywood. Que de chemin parcouru depuis par cette franco-quebecoise née à Nice en 1971, s’étant lancée dans les expérience­s électro-rock aux côtés de DJ Champion. Mais la consécrati­on est venue avec son album Lomax où Betty a voulu rendre un hommage vibrant à la dignité des esclaves noirs afro-américains et à leurs chants entonnés dans les champs de coton et les chantiers de chemins de fer.

C’est ce même hommage qu’elle rend à l’occasion de Blues-sur-Seine. Sur scène, Betty Bonifassi c’est d’abord une voix. Une voix à la fois étrange et renversant­e, sortie du fond d’elle-même, une voix presque masculine, s’exprimant essentiell­ement dans les basses. Une voix profonde d’où sortent des mélodies plaintives dans un style vocal mélangeant des genres aussi différents que le rap, le spoken word, le blues-rock et la soul. Mais ce n’est pas seulement la voix qui s’exprime chez Betty Bonifassi mais tout autant le corps.

Pas un seul moment d’immobilité pour ce corps entièremen­t habité par le rythme et la danse. Un corps tellement habité par cette voix incroyable que la chanteuse semble se désintéres­ser du public, ne lui faisant pratiqueme­nt jamais face, tout entière concentrée dans ses tête-à-tête avec ses musiciens. Ces derniers auront aussi la faculté de s’exprimer en solo, en particulie­r les deux guitariste­s Stéphane Leclerc et François Barbeau et leurs rifs dévastateu­rs. « J’espère que vous avez apprécié ? » dira Betty Bonifassi à la fin de son concert à un public ravi. Un public où on a pu voir, de nombreux enfants venir danser devant la scène.

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Une voix étrange et renversant­e.

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