La théorie de l’évolution, de Marcel Sembat à nos jours
Alors que les créationnistes qui prétendent que le monde a été créé par Dieu, il y a 6 000 ans - reprennent du poil de la bête notamment aux États-Unis, une piqûre de rappel de la théorie de l’évolution des darwinistes - qui scientifiquement font remonter le big bang à des milliards d’années, suivi d’une longue évolution de l’univers jusqu’à l’humanité d’aujourd’hui - est toujours bonne à prendre. C’est ce que propose la maison Agutte-Sembat.
Il se trouve que Marcel Sembat (1862-1922), ministre socialiste, ancien maître des lieux, s’est passionnément intéressé à la question ainsi qu’en témoignent les nombreux ouvrages de sa bibliothèque, 6 000 livres que continuent de recenser et restaurer les Amis de la maison Agutte-Sembat. Marcel Sembat a même créé une Revue de l’Évolution en 1891 où, dès la fin du XIXe siècle donc, il présente les travaux de Darwin, Frazer, Spenser. Un choix de ces publications et « quelques bonnes pages » sont visibles au dernier étage de la maison. Elles donnent toute la mesure d’une autre évolution, toujours scientifique : du temps du ministre socialiste Sembat, l’Évolution était considérée sous un angle très anthropomorphiste et dans un projet progressiste « d’anthropologisme social ». On n’en est plus là ! Ainsi avance la science : depuis Sembat, les nombreuses découvertes scientifiques (notamment l’ADN) ont continué de préciser cette fameuse évolution et notamment l’origine commune de tous les êtres vivants.
Mesure de l’Homme
Le gros de l’exposition fait justement le point de la théorie évolutionniste contemporaine grâce d’abord à une « frise des
temps » qui replace l’apparition de l’homme à sa toute petite et récente mesure après des milliards d’années où les espèces ont apparu et disparu. Ainsi les premiers dinosaures apparus sur terre il y a 225 millions d’années n’ont pas connu les derniers qui se sont éteints il y a 30 millions d’années : une place particulière a judicieusement été faite aux dinosaures que les enfants et les jeunes à qui cette exposition s’adresse en priorité, apprécient particulièrement. Une dizaine de panneaux, bien illustrés, tous très pédagogiques reprennent ainsi la classification des êtres vivants, l’évolution des nouveaux caractères, etc. Le Service archéologique des Yvelines s’est associé à ce projet en fournissant une mallette pédagogique à l’intention des primaires « très
bien faite et ludique » précise Samuel Bourré, le président de l’association organisatrice. Une occasion aussi de passer un moment dans cette superbe maison dont la patiente restauration se poursuit : avec au printemps prochain celle de la verrière de l’atelier.
Dernière occasion de voire cette exposition : le 26 novembre de 14 h à 18 h.