Mantes-la-Ville
L’oppostion réunie, du PCF à LR, pour tirer le bilan du FN
On assistera à une scène très rare ce dimanche au marché : toutes les composantes de l’opposition municipale vont distribuer le même document, un bilan en quatre pages des trois premières années du mandat de la municipalité frontiste. Un contre-bilan en fait, écrit pour répliquer au numéro spécial du journal municipal publié à mimandat, dans lequel ses opposants ont compté « treize fois » la photo de Cyril Nauth, et relevé un nombre bien plus important encore de « contre-vérités ».
« Arc républicain »
Le spectre politique couvert par les élus de l’opposition qui parlent aujourd’hui d’une seule voix va du PCF à LR en passant par le PS et EE-LV. « L’arc républicain veut encore dire quelque chose », résume Bénédicte Bauret, apparentée PCF. Cet arc préfigure-t-il un front républicain pour les municipales de 2020 ? Réponse : « Il est trop tôt. Pour l’heure, nous dressons
un bilan. »
« Nous disons la même chose, nos critiques sont
convergentes », observe l’ancienne maire Annette Peulvast, qui s’étonne qu’on s’étonne d’un rassemblement inattendu. Les élus de l’opposition partagent, explique-t-elle, le même souci de Mantes-la-Ville, peut-être parce qu’au contraire du maire, mantevillois d’assez fraîche date, ils vivent dans la commune « depuis des années, voire des décennies ».
L’opposition réunie reproche au maire de s’attribuer dans La Note de mi-mandat certaines réussites à mettre à l’actif des précédents mandats. Exemples : le bio à la cantine, mis en place dès 2009, ou les opérations Tranquillité absence qui « existent depuis des lustres ». Au chapitre des « échecs cuisants » qui lui sont pour le coup imputés : le nouveau groupe scolaire Mantes Université qui « aurait dû être livré à la rentrée de septembre 2017 si le maire
n’avait pas tergiversé », ou
encore « la suppression de la cuisine centrale qui permettait aux enfants de bénéficier de repas équilibrés ». Sur le plan de la politique sécuritaire, représente aussi un « échec cuisant » le fait que la vidéosurveillance ne soit pas encore installée. « Je parie que ce sera fait, comme par hasard,
en 2019 ou 2020 », lance Eric Visintainer (LR). Parmi les élus de gauche, tout le monde n’est pas favorable à la vidéosurveillance. L’échec s’apprécie alors au regard d’une promesse de campagne. L’opposition reproche à Cyril Nauth de ne s’être pas battu pour obtenir le maintien du poste de police nationale.
Tous les élus de l’opposition, y compris à droite, s’alarment de la diminution de 30 % du nombre d’agents en trois ans qui pénalise « extrêmement » les Mantevillois. Et tous déplorent la fuite des associations, parties animer les communes voisines.