Mémoire Mantois DU
Mantes, l’auto et les piétons.
Dès que sont apparus les premiers véhicules, la circulation dans les villes a posé des problèmes. Sans remonter au Moyen Âge, on se souvient des embarras de Paris dénoncés au XVIIe siècle par Boileau qui stigmatisait déjà les carrosses et autres charrettes qui troublaient sa tranquillité.
Apparue dans les villes à la fin du XIXe siècle, l’automobile ne se répandit que dans les premières années du XXe siècle et elle eut très vite une mauvaise réputation. À Mantes, comme dans beaucoup de villes, les premières compétitions, la vitesse excessive, le comportement abusif des conducteurs et les accidents à la chaîne amenèrent le maire à limiter la vitesse en ville à 8 km /h dès 1911. Puis, en 1914, elle fut portée à 12 km/h et à 15 km/h en 1922.
Dès 1920 (le 16 août), on avait comptabilisé le nombre de véhicules ayant emprunté la rue de Lorraine : 593 autos, 42 camions, 40 side-cars, 15 motos et 506 vélos. Le 13 avril 1925, ce sont 600 automobiles venant de Paris qui, entre 17 heures et 18 heures, passent par la même rue et l’on dénombre deux accidents. Les maires de Gassicourt et de Mantes sont amenés à limiter le stationnement, à décider des sens uniques.
Plus près de nous, aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale, la rue Porte-aux-Saints alimenta la chronique locale avec son « sens unique » qui provoqua une levée de boucliers, puis avec son retour au double sens sans stationnement. Ce fut dans les années soixante-dix, la mise en sens unique des rues de Verdun, L’Evesque et de Colmar qui provoqua les critiques, car elle allait priver le centre-ville de la clientèle de Mantes-la-Ville. Lorsque la rue des Halles, la première du genre, fut déclarée piétonne, elle ne faisait pas l’unanimité et, petit à petit, les habitudes ont pris leur place.
Le projet d’un plateau piétonnier en centre-ville n’est peut-être qu’une étape dans l’évolution de la cité. Il y aura des réactions, des critiques… Il faut du temps au temps et une vraie concertation.