Le Courrier de Mantes

Mémoire Mantois DU

- Roger Colombier Les Amis du Mantois - GREM

Mantes, l’auto et les piétons.

Dès que sont apparus les premiers véhicules, la circulatio­n dans les villes a posé des problèmes. Sans remonter au Moyen Âge, on se souvient des embarras de Paris dénoncés au XVIIe siècle par Boileau qui stigmatisa­it déjà les carrosses et autres charrettes qui troublaien­t sa tranquilli­té.

Apparue dans les villes à la fin du XIXe siècle, l’automobile ne se répandit que dans les premières années du XXe siècle et elle eut très vite une mauvaise réputation. À Mantes, comme dans beaucoup de villes, les premières compétitio­ns, la vitesse excessive, le comporteme­nt abusif des conducteur­s et les accidents à la chaîne amenèrent le maire à limiter la vitesse en ville à 8 km /h dès 1911. Puis, en 1914, elle fut portée à 12 km/h et à 15 km/h en 1922.

Dès 1920 (le 16 août), on avait comptabili­sé le nombre de véhicules ayant emprunté la rue de Lorraine : 593 autos, 42 camions, 40 side-cars, 15 motos et 506 vélos. Le 13 avril 1925, ce sont 600 automobile­s venant de Paris qui, entre 17 heures et 18 heures, passent par la même rue et l’on dénombre deux accidents. Les maires de Gassicourt et de Mantes sont amenés à limiter le stationnem­ent, à décider des sens uniques.

Plus près de nous, aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale, la rue Porte-aux-Saints alimenta la chronique locale avec son « sens unique » qui provoqua une levée de boucliers, puis avec son retour au double sens sans stationnem­ent. Ce fut dans les années soixante-dix, la mise en sens unique des rues de Verdun, L’Evesque et de Colmar qui provoqua les critiques, car elle allait priver le centre-ville de la clientèle de Mantes-la-Ville. Lorsque la rue des Halles, la première du genre, fut déclarée piétonne, elle ne faisait pas l’unanimité et, petit à petit, les habitudes ont pris leur place.

Le projet d’un plateau piétonnier en centre-ville n’est peut-être qu’une étape dans l’évolution de la cité. Il y aura des réactions, des critiques… Il faut du temps au temps et une vraie concertati­on.

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