Le Courrier de Mantes

Moriarty : deux voix à l’unisson célèbrent le créole

- J-M.G.

C’est en 2007 que le groupe de musique franco-américain Moriarty s’est fait connaître du grand public en France avec la chanson Jimmy. Porté par la voix aérienne de Rosemary Standley, ce quintet, aussi à l’aise dans le folk, la pop, le blues et le rock, s’est fait un nom avec des albums comme The Missing Room, Fugitives, Epitaph.

Vendredi soir, il était à La Nacelle dans le cadre de Bluessur-Seine. Définir la musique de Moriarty comme un carnet de voyages n’a peut-être jamais été aussi vrai que ce vendredi où le groupe rendait hommage au poète-chanteur maudit Alain Peters, mort en 1995 à l’île de la Réunion. Cet été, le groupe avait déjà sorti un disque hommage au poète sous le nom de Wati Watia Zorey band.

Sur scène vendredi soir, Rosemary Standley n’était pas la seule de donner de la voix puisqu’elle était accompagné­e de la chanteuse rock Marjolaine Karlin. Toutes les deux sont admiratric­es d’Alain Peter.

Ensemble, elles ont arrangé plusieurs textes du poète créole, occasion pour le public de découvrir ce langage étonnant. Rosemary Standley et Marjolaine Karlin, ce sont deux voix à la fois cristallin­es et sensuelles qui chantent à l’unisson la musique et la culture maloya.

Marjolaine Karlin est aussi une touche-à-tout qui peut chanter en utilisant des percussion­s, ou en s’accompagna­nt à l’accordéon. Avec Rosemary, elles forment un duo détonnant, qu’elles interprète­nt les morceaux en contre-chant ou en solo. Elles savent aussi danser dans des pas de deux absolument jubilatoir­es. Et puis, il y a ce parler à nul autre pareil :

« La misère moi l’avoir, elle reste dans mon gosier ».

Toutes deux célèbrent ce joyau baroque qu’est le créole, qu’elles mettent magnifique­ment à la sauce pop, blues, rock. Robert Charlebois chantait en 1976 :

« Moi plus jamais chanter en créole, pays trop petit pour gagner sa vie ».

Avec Rosemary et Marjolaine, on en redemande !

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