PLU : des habitants contestent la construction de logements sociaux
L’opposition à la construction de logements sociaux à Guerville ne faiblit pas. Des habitants sont allés l’exprimer, la semaine dernière, devant le commissaire-enquêteur, dans le cadre de l’enquête publique sur le plan local d’urbanisme.
L’enquête publique sur le plan local d’urbanisme s’achevait la semaine dernière. Mardi, lors de la dernière permanence du commissaire-enquêteur, des habitants du village sont venus exprimer leur opposition à plusieurs projets de logements sociaux inscrits dans ce document d’urbanisme.
En effet, Guerville figure parmi les six mauvais élèves du département en matière d’habitat social. Elle affiche un taux d’à peine 2 %, très éloigné des 25 % requis par la loi de Solidarité et de renouvellement urbain (SRU). Pour rattraper son retard, et diminuer les pénalités infligées par l’État (de 90 000 euros, elles pourraient passer à 400 000 euros cette année), la mairie prévoit de construire 300 logements, répartis entre différentes opérations, dans les prochaines années.
La localisation de plusieurs de ces programmes est contestée
par les habitants du village. Ils ont formalisé leur refus par le biais d’une pétition qui a recueilli
114 signatures. « J’habite impasse des Bayeuvilles, où la mairie prévoit de construire une cinquantaine de logements sur 10 000m2, indique
Floriane Bruxelle. C’est beaucoup trop grand pour un quartier pavillonnaire comme le nôtre. Ça va générer un flux de circulation important, la voirie est trop étroite. Il y aura forcément des nuisances. »
Elle insiste aussi sur les conséquences au-delà de son quartier. « Ces constructions seront situées en haut d’une cuvette. Une autre résidence de cinquante logements est prévue sur le bord opposé de la cuvette. En contrebas, il y a des pavillons et une école maternelle, poursuit-elle. La bétonisation va amplifier le phénomène de ruissellement
des eaux. »
Didier Rallet, un voisin de Floriane Bruxelle, acquiesce. « Ce secteur a déjà subi des coulées de boue en 2000 et 2007. Ça ne fera qu’augmenter le risque d’inondation, s’inquiète-t-il. La mairie a décidé de construire dans des zones où c’était formellement
déconseillé par le PADD (Plan d’aménagement et de développement durable ndlr) »
Galien Garabiol, propriétaire d’une résidence secondaire à Senneville, s’est joint au mouvement pour proposer une « solution alternative » à ces projets. Il a apporté sa contribution au registre d’enquête publique.
Sa parcelle, 6 500 m2 de terrain comprenant un corps de ferme, pourrait devenir partiellement inconstructible si le PLU est validé en l’état. « J’ai déjà été approché par des promoteurs.
Éviter une amende salée Les coulées de boues de 2000 et 2007
Je veux bien vendre une partie de ma propriété pour y accueillir ces logements. Ça permettrait de mieux répartir les opérations immobilières sur Guerville. Il n’y en a aucune de prévue dans le hameau de Senneville. » Il ne cache pas non plus son intérêt personnel dans ce projet. « Il y a l’intérêt général aussi. Ça préserverait le quartier en creux de cuvette et la parcelle que je propose remplit tous les critères d’urbanisme : elle n’est pas située sur une crête, c’est une dent creuse au milieu d’une zone déjà urbanisée », ajoute-t-il. Son idée recueille déjà l’approbation des contestataires. « Senneville est reliée à Épône par le bus. Ça éviterait d’engorger le centre-bourg », souligne Floriane Bruxelle.
La maire, Évelyne Placet, a indiqué ne pas être en mesure de faire de commentaire tant que le commissaire-enquêteur n’aura pas rendu son rapport. Il devrait tomber dans les prochains mois.