Les Mureaux
Antoinette Gomis, l’enfant des Musiciens, devenue star de la danse
Il en a fallu des pas, pour qu’Antoinette Gomis fasse le chemin du centre social GeorgesBrassens des Mureaux à l’Apollo Theater de New-York. Devenue une danseuse et chorégraphe mondialement reconnue, cette Muriautine n’oublie pas pour autant son enfance passée aux Musiciens, où sa passion est née. De retour sur ses terres, invitée par le festival Blues sur Seine, elle présente son dernier spectacle Images.
Funky Ladies
Agée aujourd’hui de 33 ans, Antoinette Gomis avait six ans quand sa mère l’a inscrite aux cours de danse du centre social Georges Brassens. « C’était du modern jazz et de la danse africaine. Mais avec mes frères et soeurs, on était déjà attiré par le hip-hop, qu’on dansait
entre nous », se souvient-elle. C’est avec le chorégraphe Pierre Doussaint qu’Antoinette Gomis découvre ensuite l’exigence de la scène. Au début des années 1990, le célèbre chorégraphe est resté trois ans en résidence aux Mureaux où il a fait danser près de 2000 enfants. « J’en ai de très bons souvenirs. Tous mes amis du quartier participaient, on était une cinquantaine pendant les cours. Il avait comme un rapport paternel avec moi, il me couvait un peu. Il avait monté un spectacle avec nous. C’était très carré, j’ai vu la différence avec ce qu’on faisait pendant les fêtes de quartier ». L’adolescente poursuit sa progression. Elle se forme aux différents styles hip-hop et finit par fonder son propre groupe, les « Funky Ladies », avec sa soeur et des amies. Leur renommée se construit au fil des « battles » qu’elles écument dans la région.
Apollo Theater
Ses rencontres avec d’autres danseurs et les contacts qu’elle tisse dans le milieu la poussent, en 2006, à tenter et réussir le casting de Kirikou. Le spectacle musical inspiré du film d’animation est dirigé par le chorégraphe mondialement connu, Wayne McGregor. Sa carrière est lancée. Antoinette Gomis arrête ses études, se forme aux Etats-Unis, et travaille avec des artistes tels que Martin Solveig ou le rappeur Kery James pour qui elle chorégraphie
des clips. Elle met le pied dans une autre dimension en collaborant avec Madonna, en 2010, pour le spectacle de lancement d’une ligne de vêtements créée par la popstar. « Je me souviens des répétitions, la première fois qu’elle est entrée dans la salle. Elle savait ce qu’elle voulait mais restait très agréable. En danse, elle m’avait impressionnée. Pas tant techniquement, mais physiquement, c’était très fort ».
C’est avec sa création Images, un spectacle inspiré des textes de Nina Simone, que la danseuse muriautine participe à une
tournée américaine. « J’avais la pression. La tournée passait par Charlotte, d’où est originaire Nina Simone. Je me demandais si j’allais être crédible ». La critique sera unanime, Antoinette Gomis est sur
un nuage. « On avait une date à l’Apollo Theater, à Harlem. Je n’ai pas réussi à réaliser qu’il y avait bien mon nom sur la façade », se remémore-telle. A la fin de sa représentation new-yorkaise, une standing ovation lui arrache quelques larmes. « Ce n’est pas dans mon habitude mais j’ai repensé à tout mon parcours… J’étais heureuse d’avoir ce succès avec un spectacle dans lequel je me livre autant ».
Carrière de comédienne
Du Brésil à la Norvège en passant par l’Italie, Antoinette Gomis est aujourd’hui une artiste très demandée. Images, version longue, va continuer à la faire voyager. Et son agenda ne risque pas de s’alléger puisqu’une carrière de comédienne semble s’offrir à elle. On peut la retrouver en ce moment dans les salles obscures à l’affiche du film de Nawell Madani C’est tout pour moi.
Malgré les sollicitations, cette ancienne du quartier Chopin n’oublie pas la ville de son enfance. Chaque semaine, elle y donne des cours et montre à son tour le chemin aux jeunes danseurs des Mureaux.
« Madonna m’a impressionnée »