Distribution de gaz naturel : le biométhane arrive en force
GRDF et la Chambre d’agriculture Interdépartementale d’Ile-de-France veulent développer de concert la filière biométhane pour l’Ouest francilien. L’objectif : produire 30 % de gaz vert d’ici à 2030.
Gaz Réseau Distribution France (GRDF) veut prendre le train de la croissance verte. A la fin de l’année 2017, le principal distributeur de gaz naturel en France et en Europe (une filiale à 100 % de Engie), a signé une convention avec la puissante chambre d’agriculture interdépartementale d’Ile-de-France.
La loi de transition énergétique de 2015 fixe un objectif de 10 % de gaz renouvelable consommé en 2030. Mais GRDF voit plus loin :
« Nous sommes sur deux dynamiques régionale et locale avec l’objectif de produire, en 2030, 30 % de gaz vert »,
explique Michel Piazza, le directeur territorial Essonne - Yvelines - Val d’Oise chez GRDF. Aujourd’hui, on produit 1 % de gaz dit vert.
« Derrière ce gaz vert, il y a de l’emploi à la clé. Le potentiel est énorme »,
estime Michel Piazza qui le fait savoir.
Biométhane, les déchets ont de l’avenir
Les deux acteurs ont choisi de créer un partenariat en vue d’accompagner le développement de la filière d’injection de biométhane dans les départements du Val d’Oise, de l’Essonne et des Yvelines. Durant trois ans, cette convention va structurer une filière de production de biométhane locale.
Produit à partir de déchets issus de l’industrie agroalimentaire, de la restauration collective, de déchets agricoles et ménagers, le biométhane est un biogaz épuré qui respecte à 100 % les propriétés du gaz naturel.
« Nous allons nous rapprocher des zoos où se trouvent des déchets. La possibilité de produire une énergie renouvelable est grande. 40 unités de biométhane existent aujourd’hui dont sept dans l’est de l’Ile-de-France. Les unités de biométhane vont redonner ses lettres de noblesse à l’engrais naturel. » place de ce partenariat favorisera l’émergence de nouvelles unités dans l’ouest de la région francilienne »,
se félicite Michel Piazza.
Avec, pourquoi pas, une production de gaz 100 % vert d’ici à 2050 ?
« En matière d’énergie, on le voit avec par exemple le diesel pour les voitures, le marché peut se retourner et laisser se développer de nouvelles sources comme l’électrique. En matière de biogaz, on peut entrevoir le développement d’une grosse activité française. »
Aujourd’hui la production de biométhane est faible mais elle croît très vite. Les pouvoirs publics voient dans cette énergie renouvelable de multiples avantages : la baisse des émissions de gaz à effet de serre (GES), une meilleure gestion des déchets, ainsi qu’une moindre dépendance de la France aux importations de gaz. Enfin le biogaz pourrait à terme devenir un complément de revenus non-négligeable pour les agriculteurs…
Le biométhane est une énergie produite à partir de matières organiques (déchets verts, fumier et lisier…). Les déchets sont triés. Ils sont ensuite mélangés et chauffés. En fermentant, les bactéries les transforment en biogaz.