Les associations désormais indésirables au marché
La mairie n’autorise plus les associations à tenir un stand au marché. Elle ne veut pas qu’il se « transforme en souk ou en bordel ».
Éliane Mahé, la maire adjointe chargée du commerce, a expliqué lors du dernier conseil municipal : « Une association n’a pas sa place sur un marché commerçant. J’ai refusé deux demandes d’association, je ne veux pas mélanger les genres. » Et le maire Cyril Nauth a assené : « On ne voudrait pas que ça se transforme en un souk ou un bordel. » La majorité répondait à une question écrite de l’opposition. Le comité des fêtes n’est pas le bienvenu
L’une des demandes émanait du comité des fêtes. Le comité envisageait de vendre vin et chocolat chauds trois dimanches de décembre, et un samedi sur le marché de Noël. Il a donc essuyé un refus. « On nous a répondu que nous ferions concurrence au bar d’en face. Ce n’est pas
très convaincant », estime Eric Visintainer, à la fois membre actif du comité et élu d’opposition.
Une association de parents d’élèves de l’école ArmandGaillard voulait vendre des guirlandes de Noël pour financer un voyage. Même refus de la municipalité. « Il n’y a pourtant pas un seul commerçant qui vende des guirlandes », fait remarquer Eric Visintainer, qui
juge absurde la décision municipale : « Autoriser de temps en temps une association à exposer, ça ne peut qu’apporter de l’animation. » Au conseil municipal, l’ancienne maire Annette Peulvast a dénoncé un « ostracisme » à l’endroit des associations : « Le marché est un lieu de rencontres, une agora. »
Sa collègue du groupe Mantes-la-Ville Autrement, Colette Lavancier, se souvient
d’un temps pas si ancien où les associations pouvaient exposer au marché quand elles avaient, par exemple, un projet à financer. « Cela faisait partie de la nécessaire convivialité. » Mais ce temps est bel et bien révolu : elle redoute que le « désert
associatif » de Mantes-la-Ville ne s’étende.