Guillaume Meurice, le Bon, l’Affreux et le Désopilant
« Le livre de Macron s’appelle Révolution. Quand Fidèle Castro a vu ça, il en est mort. » Ou, plus local : « La politique locale ? Ici, c’est vite vu : la plus à gauche, c’est Valérie Pécresse ! » Et voilà, le ton est donné : c’est parti sur les chapeaux de roues et le rythme des vannes ne va pas flancher d’un poil durant la bonne heure et demie que dure « Que demande le peuple ? », le dernier spectacle de Guillaume Meurice qui s’est donné - à guichets fermés dès le jour d’ouverture des locations ! - vendredi 12 janvier. Il faut dire que ses chroniques sur France Inter, notamment aux côtés de Charline Vanhoenacker en ont fait une star de l’humour. Et là, c’est par cascades nonstop de bons mots, par rafales d’humour noir, à coups d’allersretours continuels avec le public.
D’entrée de jeu, il s’est trouvé quelques boucs émissaires : un CGTiste, un amateur de Kangoo, une socialiste qu’il va régulièrement prendre à partie. Le fil rouge du spectacle est drôlement malin : Xavier, alias Meurice, n°2 d’une boîte de communication, se vante de communiquer sur tout : ce qu’il va faire avec un cynisme absolu, sur les hommes
politiques, les grands sujets de notre société, nos travers de
Français. Un exemple ? « On est le peuple le plus anxiogène. On a peur de tout. En même
temps, Estrosi qui chante la Marseillaise en créole, si c’est pas anxiogène ? »
Avec sa dégaine de Grand Duduche ou de farfadet, Guillaume Meurice manie le second degré avec une désinvolture aussi efficace que pleine de charme : « On a de la chance d’être des Français. Vous savez pourquoi ? Parce qu’on a la chance de ne pas
être des étrangers ! » Et il fait reprendre l’assistance qui hurle de bon coeur cette chance. Les enchaînements sont fluides, bien scandés par ses apartés au téléphone avec l’actuel n°1 de sa boîte en train de mourir (ou pas !) à la place duquel il se voit déjà. Alors ? « Que demande le peuple ? » Ce soir-là : Lui ! Et pour une fois, il n’a pas été déçu, le peuple ! À la sortie, l’artiste a dédicacé son livre « On n’est pas sérieux quand on a 2017 ans » préfacé par François Morel (qui l’a précédé sur la scène de cette même Nacelle) proposé par les libraires de la Nouvelle Réserve.