Franc succès pour le docu-fiction tourné dans la ville
Tourné aux Mureaux durant l’été 2015, le docu-fiction La cour des murmures, diffusé le samedi 20 janvier au cinéma Frédéric-Dard, a rencontré un vif succès. Petite plongée dans les secrets du tournage.
Deux séances dans les deux salles du cinéma Frédéric-Dard, c’est dire si la projection, samedi 20 janvier, en avant-première, de La cour des murmures a été un franc succès. Tourné aux Mureaux avec des jeunes de la ville, ce docu-fiction a été accueilli avec bienveillance par le public qui s’est déplacé en masse. Le film parle des jeunes, de l’amour et a provoqué l’hilarité générale lorsqu’on a entendu quelques répliques des acteurs, dans un langage assez fleuri et imagé, loin du parler académique. Ces jeunes amateurs ont été recrutés dans les espaces de quartiers et « castés » pour jouer dans le film. Certains d’entre eux avaient bénéficié d’ateliers cinématographiques organisés dans la commune.
Tourné durant l’été 2015
Tourné aux Mureaux durant l’été 2015, le film a été terminé en 2017. Il a été réalisé par Grégory Cohen, assisté de Manon Ott. D’une durée de 49 minutes, La cour des murmures a permis de comprendre que les relations garçons-filles ne vont pas de soi dans la cité. Les enjeux de réputation, la place de la rumeur, les amours cachés sont très compliqués à gérer. On a surtout compris l’influence majeure des grands frères, eux qui n’hésitent pas à « corriger » la petite soeur quand ils apprennent qu’elle s’amourache d’un jeune homme. « Moi, on m’a défendu d’avoir un copain sinon mon frère va me taper, avec la bénédiction de mes parents », justifie Amy, venue voir ses copines actrices. Quant à Salimata, 17 ans, à la question de savoir si elle a déjà embrassé un garçon sur la bouche, elle manque de s’étouffer. « C’est ce que nous avons voulu faire ressortir, explique le réalisateur. Nous sommes partis
sur une idée puis finalement nous avons laissé les jeunes jouer leur propre rôle. C’est une très belle expérience. »
« Des jeunes impliqués »
Si la préparation du film a commencé en 2015, le tournage,
lui, a pris deux semaines. « Les jeunes étaient assez disciplinés dans l’ensemble. On leur a laissé aussi improviser pas mal de choses », se réjouit Manon Ott. Abderrahmane Doukouré, un des acteurs du film, pense même être fait pour le cinéma. Pour les actrices, ça dépendra des projets de leur famille. Très à cheval sur l’éducation, les parents mettent un point d’honneur à amener leur fille vierge au mariage. On comprend dès lors que la rumeur d’une amourette entre leur « gamine » et un jeune homme peut faire l’objet d’inquiétudes.
La cour des murmures, adaptation contemporaine du roman de Laclos, Les liaisons dangereuses, a permis de comprendre qu’aux Mureaux, les rapports garçons-filles s’arrêtent à la poignée de main. La bise est même, par endroits, complètement proscrite mais tolérée entre filles. Ceux qui voudraient aller plus loin le font à leurs risques et périls.