Abandon du grand projet de ferme urbaine sur le toit du centre commercial Espace
Le projet était ambitieux, peut-être un peu trop. Sauf improbable retournement de situation, il n’y aura finalement pas de ferme urbaine sur le toit du centre commercial Espace. L’information a été confirmée par Sébastien de Hulster, président de la société de Watou, propriétaire d’une grande partie du centre.
« Pour mener à bien le projet, il aurait fallu qu’on renforce tout le bâtiment par en dessous et les investissements étaient vraiment trop importants, confie-t-il. Il y a 99 chances sur 100 que ça ne voit pas le jour. On réfléchit à ce qu’on pourrait faire d’autre sur le toit. On aimerait trouver quelque chose qui soit cohérent avec tout le travail qu’on a mené sur le sujet. »
Lancé en 2020 et estimé à l’époque à 2 millions d’euros, le projet 110 cultures, en référence aux 110 nationalités représentées dans la commune, avait pour ambition de faire de cette toiture une référence nationale en termes d’agriculture et de permaculture urbaine. Il était même question de créer la deuxième plus grande ferme urbaine sur toit de France derrière celle du Parc des Expositions à Paris.
Sur une superficie totale de 12 000 m2, la ferme urbaine devait en occuper au minimum 5 000 m2. Il était également prévu une zone événementielle et sportive de 3 000 m2, un espace pédagogique et un marché couvert de 500 m2.
En décembre 2020, 110 cultures faisait partie des 27 lauréats de la première tranche de l’appel à projets «Quartiers fertiles» piloté par l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru).
Ce tiers-lieu agricole avait pour ambition, outre la redynamisation du centre commercial, de relocaliser une partie de la production alimentaire de la commune, d’améliorer la santé des habitants tout en créant du lien social.
« Au final, on est tous tombé d’accord pour se dire qu’il fallait poser le crayon, réfléchir autrement et que ça ne servait à rien de s’entêter, reprend Sébastien de Hulster. Il y a peut-être un autre usage de l’argent public à réaliser. On pensait en faire un démonstrateur mais on voit bien ces dernières années que de nombreux projets de cultures urbaines sur les toits ne fonctionnent pas. Ça pouvait être positif pour la ville mais ce n’est pas le bon modèle économique aujourd’hui. »
Une référence en termes d’agriculture et de permaculture urbaine
❝ Ça ne servait à rien de s’entêter. » SÉBASTIEN DE HULSTER Président de la société de Watou.