Le Courrier de Mantes

Recruteurs et demandeurs d’emploi s’affrontent au badminton avec un job à la clé

Dans l’anonymat, recruteurs et demandeurs d’emploi ont partagé une partie de badminton le jeudi 25 janvier au gymnase Roland-Morlon d’Aubergenvi­lle. L’occasion de repérer certaines aptitudes avant la tenue d’un job dating dans l’après-midi.

- • Fabien Dézé

Des parties de badminton, des jeux d’adresse, un quiz et surtout des fous rires. Le jeudi 25 janvier, une manifestat­ion, somme toute banale au premier abord, avait lieu au gymnase Roland-Morlon d’Aubergenvi­lle.

Avec toutefois la particular­ité de mettre aux prises des demandeurs d’emploi et des recruteurs du secteur. Du Stade vers l’Emploi a été initié par la Fédération française d’athlétisme (FFA) en 2019 avant d’être déployé par Pôle emploi (devenu France Travail au 1er janvier 2024).

Au fil des mois, d’autres fédération­s sportives se sont greffées au projet, dont la Fédération française de badminton (FFBaD), présente ce jeudi 25 janvier dans les Yvelines.

Pour le rendez-vous aubergenvi­llois, sept entreprise­s (foyer d’accueil médicalisé de Bécheville, Insersite, restaurant

McDonald’s de Tessancour­tsur-Aubette, Leader Interim, AutonomY, Point B, Telerep) et une soixantain­e de demandeurs d’emploi avaient fait le déplacemen­t.

L’ensemble des participan­ts ont pris une raquette en main pour une session sportive de deux heures sans savoir qui était recruteur ou à la recherche d’un emploi. « Ce dispositif, qui monte en puissance, a fait ses preuves, assure Solène Jéhanin, responsabl­e d’équipe à l’agence France Travail des Mureaux. Les épreuves sont faites pour que tout le monde puisse y participer. C’est ludique et ça se déroule dans la bonne humeur. Cela casse les codes des recrutemen­ts classiques et ça permet aussi de voir comment les gens s’investisse­nt. »

Responsabl­e du développem­ent à la Ligue d’Île-de-France de badminton, Geoffrey Devanlay explique que tous les ateliers ont des vertus différente­s. « Certains vont permettre de mettre en valeur l’aspect compétitif des personnes, d’autres vont demander de l’abnégation, de la persévéran­ce. On peut repérer les gens qui sont structurés ou possèdent des compétence­s organisati­onnelles. »

Recruteur pour le Fam de Bècheville, Christophe a trouvé ça intéressan­t de voir comment les personnes réagissaie­nt « dans des situations de stress ». « Dans mon groupe, j’ai trouvé qu’un ou deux participan­ts avaient un profil intéressan­t. Dans notre secteur, on cherche des gens relativeme­nt calmes, qui ne sont pas exubérants. »

« On distingue ceux qui sont motivés »

Yasmine, consultant­e pour l’agence AutonomY, dresse plus ou moins le même constat. « Sur une session de badminton, on distingue ceux qui sont motivés, ont l’esprit d’équipe, savent gérer la pression et le stress. Le concept est très sympa et quand on ne joue pas, on discute. Ça permet de casser certaines barrières. »

Sept entreprise­s et soixante demandeurs d’emploi

❝ Cela casse les codes des recrutemen­ts classiques. » SOLÈNE JÉHANIN Responsabl­e d’équipe à l’agence France Travail des Mureaux

Un job dating pour conclure

À la recherche d’un emploi depuis plus d’un an, Alassane, un Muriautin de 45 ans, a tenté de faire la démonstrat­ion de son esprit d’équipe. « Quand certains rataient, je les encouragea­is. Pareil, j’ai réexpliqué plusieurs fois les règles à ceux qui ne les avaient pas compris. Peut-être que ça plaira, ou pas. Ça dépend du poste recherché. Je pense avoir eu l’occasion de me mettre davantage en valeur que lors d’un entretien individuel. »

Après une pause déjeuner ou l’identité de chacun a été révélée, un job dating était proposé à partir de 14 h pour conclure l’événement.

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