Les sculptures légères et virtuoses de Vilma Carrizo
Le centre culturel Louis-Jouvet offre une exposition personnelle à la Mantevilloise aux ascendances incas.
Vilma Carrizo sculpte au ciseau et au burin une roche extraite localement, la pierre de Vernon, dont les bâtisseurs de cathédrales se sont, paraît-il, servi au Moyen-Âge. C’est un calcaire tendre dans lequel on peut, de manière imprévisible, tomber sur des silex noirs. Loin de redouter l’accident, l’artiste l’intègre à sa création quand il survient. Elle travaille d’ailleurs sans plan précis, de manière quasi automatique, sans contrôle conscient de son geste : « Je ne sais pas où je vais, je découvre la pièce en même temps que je la taille », explique-t-elle.
Ses pièces les plus inspirées, telle la Pachamama, sont à la fois légères et virtuoses. La Pachama représente la Terre-Mère dans les civilisations andines — née en Argentine, Vilma Carrizo vient d’une région où régnait la civilisation inca avant l’arrivée des Espagnols. Sa Terre-Mère pleure à grosses larmes. «Oui, il me semble que la Terre pleure aujourd’hui, qu’elle appelle au secours », confie l’artiste.
Elle pratique aussi le modelage : une pièce en argile patinée, nommée Appel à la paix, représente un enfant les bras levés qui semble lui aussi demander grâce.
Formée à l’atelier Le Creuset
Vilma Carrizo vit en France depuis 2003. Elle enseigne l’espagnol au collège MarcelPagnol, à Bonnières, et au lycée Condorcet, à Limay. Elle a longtemps fréquenté Le Creuset, à Mantes-la-Ville, un atelier sans professeur où les savoir-faire de chacun sont mis en partage.
Elle donne aujourd’hui des cours de modelage au centre d’arts Abel-Lauvray, à Mantesla-Jolie. ■ À voir jusqu’au 10 février au centre culturel.
La Nature demande grâce