« Les jeunes aujourd’hui ne sont plus intéressés par notre métier »
Une quarantaine d’agriculteurs se sont regroupés jeudi dernier à Mézières-sur-Seine pour exprimer leur mécontentement. Parmi eux, Philippe Maurice, agriculteur céréalier installé sur 190 ha à Oinvillesur-Montcient. Il est aussi le président de l’union du canton de Mantes et de Meulan au sein de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) d’Île-de-France.
Comment expliquezvous la colère des agriculteurs ?
Il y a un ras-le-bol général sur plein de choses, sur les normes, le GNR (gazole non routier) qui a augmenté et cela ne nous convient pas. Il y a un tout un tas de surtranspositions qui sont là. Nous, on n’en veut plus. Par rapport à nos collègues de l’Union européenne, on est très mal loti. Il y a une distorsion de concurrence.
Considérez-vous que l’agriculture est menacée en France ?
Clairement, si on continue comme ça, il n’y aura plus d’agriculture en France dans quelque temps. On est concurrencé par l’étranger, il y a beaucoup de choses qui viennent nous enquiquiner. La surtransposition qui existe au niveau français, ce n’est pas possible ! Il n’est pas question de continuer comme ça.
Votre métier peut-il encore intéresser les plus jeunes ?
Les jeunes aujourd’hui ne sont plus intéressés par notre métier et pour cause, on ne gagne plus notre croûte. Il y a un problème de démographie énorme. Sur vingt départs, il y a trois installations. Dans notre région on a encore pas mal de jeunes mais il y en a d’autres ou ça devient dramatique. J’ai 62 ans et j’ai la chance d’avoir un jeune avec moi (son fils Quentin) qui va reprendre l’activité. Mais je le plains car ça va être compliqué.