À la découverte de la ferme pédagogique
Nichée au coeur du Parc de la Vallée, la ferme pédagogique François-d’Assise de Mantes-la-Ville permet au jeune public de se familiariser avec les animaux. Quelque 70 espèces y cohabitent sous l’oeil bienveillant de deux soigneuses.
Praline la vache, Harrow le cheval, Tumba le poney, Bourriquet l’âne. À la ferme pédagogique François-d’Assise de Mantes-la-Ville, les animaux ne sont pas de simples pensionnaires. Mises à part les poules, trop nombreuses, tous ont des prénoms. Lapins, paons, chèvres, moutons, vache, âne, chevaux, cochons et animaux de bassecour : ici, on trouve 70 espèces au total. Pour veiller au bien-être de tout ce petit monde, il y a Marina et Marion, les deux soigneuses animalières de la ferme.
Bien-être et médiation animales
« La ferme pédagogique, c’est avant tout expliquer aux enfants que l’animal est un être vivant, que ce n’est pas un jouet, souligne Marina. Nous faisons découvrir au public les animaux dans leur domaine. » Marion acquiesce et ajoute : « Nous expliquons aux enfants que c’est l’animal qui décide ou pas de créer le contact. Le bien-être animal est notre priorité. »
Les soigneuses renseignent également le public sur des informations très concrètes. « Nous racontons aux enfants qu’il y a les animaux à poils, à plumes, qu’il y a pour une même catégorie différentes tailles, espèces et races. »
Des panneaux pédagogiques installés sur chaque enclos présentent les animaux, leurs caractéristiques, leur alimentation. D’ailleurs, pour nourrir ces 70 espèces, il faut toute une logistique. Pour les animaux herbivores, l’approvisionnement en foin, paille, blé et maïs se fait via un agriculteur de la région. Pour les autres régimes alimentaires, le ravitaillement se fait auprès d’un fournisseur spécialisé. Les soigneuses récupèrent aussi les fruits et légumes invendus du marché du dimanche et ceux du centre commercial des Merisiers.
« Ici, chaque animal a son histoire et c’est à nous de nous y adapter », poursuit Marina. Celle du poney Shetland est bien triste. « Il a subi des années de maltraitance physique, raconte Marion. Ces traumas le rendent aujourd’hui très craintif. Nous avons mis du temps avant de créer une relation avec lui. Il reste aujourd’hui encore méfiant. »
L’histoire de Praline, la vache, est, elle, singulière. C’est un agent de la commune de Mantes-la-Ville qui l’a découvert dans une écurie d’une région voisine où sa fille pratique l’équitation. Elle avait été acquise dans le cadre d’un projet de ferme pédagogique qui n’a jamais vu le jour.
Le bovin s’était alors retrouvé enfermé dans un box dédié aux chevaux, ne sortant que très peu. Pris d’affection pour elle, l’agent communal a demandé à sa hiérarchie si cette vache pouvait rejoindre la ferme pédagogique de Mantes-la-Ville. Très vite, le maire a donné son accord et Praline a intégré la ferme, où elle apprend, selon les termes des soigneuses, « à devenir une vache ».
Soigneur, une passion et un sacerdoce
De leur métier, Marina et Marion en parlent avec les yeux qui brillent. Mais elles insistent : « C’est un métier exigeant qui requiert de la passion, de la patience, une bonne condition physique, de la polyvalence. Nous travaillons en roulement le week-end, les jours fériés. »
« Les gens pensent que nous passons nos journées à caresser les animaux. Il ne faut pas oublier que nous travaillons en extérieur toute l’année, quelles que soient les conditions météo. »
La ferme pédagogique a développé un partenariat avec l’institut médico-éducatif de Brueil-Bois-Robert. L’objectif de ce programme : faire de la médiation animale. L’opération semble être un succès.
❝ Ici, chaque animal a son histoire et c’est à nous de nous y adapter. »
MARINA Soigneuse à la ferme pédagogique
■ La ferme pédagogique est accessible tous les jours selon les horaires d’ouverture du Parc de la Vallée (de 9 h à 17 h jusqu’au 31 mars ; de 8 h à 21 h à partir du 1er avril). Adresse : rue du 8 mai 1945.